RETROUVAILLES D'OCTOBRE À DOUAI AU MUSÉE DE LA CHARTREUSE PUIS AU RESTAURANT "LES BRAISES"

"Vint´d'osier" 


Ch'timi, d'accord. Boyau rouge, on connaît. Vint´ d'osier, pas sûr   ! C'est l'appellation d'origine contrôlée des douaisiens, enfants de Gayant.)
-oOo-
Chère école normale ! La grande DKL (décale) d'été tant attendue, surtout par les camarades du fin fond du département la voyait se vider en un clin d'oeil. 
Et pourtant, quelques jours plus tard, début juillet, Gayant et sa famille quittaient traditionnellement pour trois jours leur logis surdimensionné pour présider le carnaval d'été de Douai.
Je pourrais attendre 2030, l'année où notre géant fêtera ses 500 ans, je crains de n'être pas très en forme pour vous piloter, vous, la majorité de sportifs aguerris. C'est pourquoi, profitant d'une riche exposition sur l'histoire des Gayants, nous nous sommes réunis au musée de Douai le dimanche 6 octobre autour du noyau 54-58 (millésime à conserver) pour suivre attentivement les explications de notre guide, Mme Turpin.
Monsieur Gayant , né le premier en 1530, avait été offert à l'échevinage de Douai par la corporation des manneliers, particulièrement habiles dans la fabrication des paniers. Son ventre d'osier ne lui permit pas de traverser cinq siècles mais plusieurs résurrections l'amenèrent  jusqu'à nos jours, lui, son épouse Marie Cagenon et leurs trois enfants.
Aucun chahut durant la leçon  suivie par une bonne trentaine d'auditeurs disciplinés. Cela valait bien une récompense à l'heure du midi. Mais une course de fond nous attendait le long de la Scarpe jusqu'au restaurant. 300 m…
À l'entrée, M. Joly pointait, chronomètre en main, les arrivées de chacun.
Le plus affamé accusa neuf minutes 47 au compteur ! Totalement démoralisé par nos performances, il préféra ne pas partager notre table et repartit en petites foulées rejoindre son épouse en amont du canal.
Voilà donc, après Bouvines, Sars-poteries, Arras, Maubeuge… , le programme des retrouvailles d'automne 2013, en attendant le grand rassemblement de 2014, toutes promotions confondues.
Aux dernières nouvelles, tous les participants sont rentrés chez eux. Donald a regagné Nottingham le dernier. Donc pas de panique.
À bientôt. Amicalement, le 12 novembre 2013
Michel Wencel

Au musée de la chartreuse à Douai pour l'exposition sur les géants, mais aussi, c'est bon à savoir l'exposition "COROT DANS LA LUMIÈRE DU NORD" 
visible jusqu'au 6 janvier 2014

Corot, Château de Wagnonville (c) Musée de la Chartreuse de Douai





diaporama des retrouvailles d'octobre à Douai

JOËL DELPLANQUE, DE LA 62-66, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE HAND BALL, PROMU CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR


ORIGINAIRE DE DECHY, JOËL DELPLANQUE, LE PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE HAND BALL, A ÉTÉ FORMÉ À L'ÉCOLE NORMALE DE DOUAI, ET IL S'EN SOUVIENT...
Né le 28 juin 1946, Président de la Fédération Française de Handball 
Administrateur du CNOSF depuis 2009, Président de la FFHB depuis 2009, Président du Cercle Nelson Paillou, Président du jury d'appel de la FFHB



Nous reproduisons ci-après l'essentiel de cet article, paru dans l'Observateur, pour en faciliter la lecture :

« C'est une reconnaissance, pour moi, ma famille, mes amis, et le sport en général. Et le fait d'être distingué dans une promotion aussi prestigieuse prend un aspect encore plus singulier. »
Élevé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur, Joël Delplanque est « fier et heureux », et il dédie cette distinction à ses parents : « ils auraient sans doute été émus ».
Ses pensées vont aussi à ses « professeurs de l'école normale de Douai, de 1962 à 1966, et à tous les dirigeants du sport français que j'ai côtoyés, à commencer par Nelson PAILLOU, l'homme avec lequel je me suis construit, et Marie-George BUFFET, qui m'avait nommé directeur des sports de son ministère en 1997 ».
(...) 
Je garde toujours à l'esprit le souvenir de « mon école normale : elle est présente tous les jours dans ma manière de fonctionner et de m'organiser ».

A propos du handball Joël Delplanque ne manque pas d'ambition : « c'est une discipline en plein développement, qui a franchi le cap des 500 000 licenciés. Nous le devons à la notoriété de l'équipe de France masculine deux fois championne olympique, championne d'Europe et championne du monde.
Notre objectif, aujourd'hui, est la qualification pour les jeux olympiques de Rio en 2016. Nous espérons un troisième titre olympique pour les hommes : c'est envisageable, car le handball nous a habitués à relever les challenges difficiles. Pour les filles, ce serait bien d'accéder à un podium à Rio ».
Joël Delplanque voit encore plus loin, avec l'organisation en France du Mondial 2017 : des matchs pourraient être organisés dans la région, à Dunkerque, où la collectivité porte un projet d'arène sportive d'une capacité de 10 000 places.
Et toujours à propos d'avenir, le président de la fédération insiste sur« les relations privilégiées entretenues avec les écoles et les petits clubs. C'est indispensable au développement de notre discipline ». Joël Delplanque  « revendique le caractère éducatif du handball, qui participe à la vie sociale de la cité. 40 % de nos licenciés sont des filles. Et nous mettons en place de programmes spécifiques à destination des personnes handicapées ».
Le sport, outil d'insertion : c'est le credo de Joël Delplanque. Une centaine de jeunes ont été recrutés en contrat d'avenir dans des clubs de handball. Ils seront le double d'ici la fin de l'année. « Le handball oeuvre à la cohésion sociale », conclut l'ancien instit' formé à Douai qui n'a rien perdu de son enthousiasme de jeunesse.

-oOo-

PS : VOICI LE TÉMOIGNAGE DE GILLES RONCHIN QU'IL NOUS A ENVOYÉ LE 12 JANVIER 2014, SUITE À LA PUBLICATION DE CET ARTICLE DE PRESSE :

"Salut Jean-Marie,
Merci pour ces nouvelles.
J’ai toujours entretenu des relations avec Joël DELPLANQUE même si elles ne sont plus des plus étroites. Principal, je recevais des textes signés de sa main quand il était au cabinet de MARIE-GEORGE BUFFET à la Jeunesse et aux Sports. Je l’avais eu au téléphone quand il avait été nommé Président de la FFHB ( c’est Jean Joly qui a dû être particulièrement content. Nous avions échangé sur ce thème lui et moi lors de notre dernier banquet à l’EN au printemps dernier).
Mais le souvenir impérissable que j’ai de lui c’est que Joël restera le seul    3ème ligne centre au monde  à réussir un drop à la sortie d’une mêlée. Cela se passait au stade Demeny, j’étais capitaine de notre équipe au poste de demi d’ouverture (le poste normalement destiné à  ce genre de geste)   en 4 ème année avant de repartir au cours du 1er trimestre  pour l’EN de Lille. Je me souviens parfaitement de cette séquence sur le terrain d’honneur du stade :  30m légèrement à gauche des poteaux. Il se saisit du ballon qu’il contrôlait dans  ses pieds à la sortie  de mêlée et claque le drop sans se poser de questions  : 3 points entre les barres.
Unique ! Jamais revu depuis. Par la suite, nous avons joué ensemble en civil au club de Douai dont l’ossature était normalienne (avec  Jacky Normand un de ses copains de Dechy)
Voilà pour l’anecdote sensiblement moins importante que cette décoration qui l’honore et qui honore notre EN.
A bientôt à l’EN, 
Amitiés "

Gilles RONCHIN


LE FÉDÉRALISME EUROPÉEN EST-IL POSSIBLE? (ÉCHOS D'UNE CONFÉRENCE) RELATÉE DANS "REFLETS" DE FÉVRIER 1948

Nous extrayons du journal "REFLETS" de février 1948 l'article suivant consacré à la construction européenne telle qu'on l'imaginait alors lors d'une conférence proposée aux normaliens de Douai. Qu'en est-il aujourd'hui en 2013 ? Les rêves et les doutes sont-ils les mêmes? Jugez par vous mêmes....

LE FÉDÉRALISME EUROPÉEN EST-IL POSSIBLE? (ÉCHOS D'UNE CONFÉRENCE)
(CLIQUEZ SUR CE LIEN POUR RETROUVER L'ORIGINAL DE L'ARTICLE SUR LE BLOG)

Le fédéralisme européen est-il possible ?
Tel fut l'objet de la conférence, ou plus exactement de l'entretien qui, mené sous la direction d'un participant au congrès de Rome et avec le concours de monsieur le directeur souleva de la part de tous les élèves de quatrième année un réel intérêt qui se manifesta largement dans la discussion qui suivit.
Le devoir s'impose alors à notre  journal d'élargir le débat à tous les normaliens et à toutes les normaliennes qui ressentiront, comme nous, la complexité du problème.
L'orateur après avoir rappelé l'historique du mouvement fédéraliste européen, né au lendemain de la libération, évoqua le souci premier de cet organisme, celui de tout être raisonnable : défendre la paix.
Il exposa ensuite les différentes tendances actuelles de ce mouvement, soulignant surtout l'influence des fédéralistes d'une part, des unionistes, d'autre part, animés par Winston Churchill .
Il précisa que le moyen d'action immédiat commun à ces différentes tendances était la constitution d'une union européenne indépendante, face à ce qu'ils appellent : les deux blocs irréductibles, les États-Unis et l'Union soviétique en l'occurrence.
L'orateur se défend  alors de préconiser par-là, la création d'une troisième force internationale. (...)
Après quoi, l'âpre curiosité de son auditoire l'y invitant, il essaya de satisfaire les exigences de ceux qui ne désiraient adhérer qu'à un programme précis.
A vrai dire, ce programme précis, nous ne l'avons pas trouvé, c'est pourquoi nous avons essayé d'apporter nos suggestions dans la mesure de nos modestes connaissances.
L'Europe fédérée  sera-t-elle effective si elle n'est pas une réalité économique ? Évidemment non.
Il nous faut donc imaginer la création, entre les différents états intéressés, d'aménagements douaniers et d'une harmonie de production.
Cette perspective est-elle possible dans l'état actuel des nations européennes ?
Cette fois encore, il suffit de voir pour se convaincre de la réalité. Nous ne saurions imaginer en effet la création d'un bloc indépendant par la juxtaposition d'éléments engagés tantôt  idéologiquement, tantôt politiquement à l'un ou l'autre des blocs dont entend se préserver l'union européenne.
Or, pouvons-nous nier la sympathie idéologique des états de l'Europe orientale pour l'Union Soviétique ? Pouvons-nous d'autre part refuser de reconnaître que l'économie « occidentale », en général, et l'économie française en particulier sont placées, par l'intermédiaire du plan Marshall sous la tutelle de l'économie américaine ?
Chacun des états européens se trouve ainsi plus ou moins immiscé dans une économie ou une idéologie extérieures au cadre de l'union européenne.
Nous ressentons alors la nécessité pour chacun d'eux, d'abandonner ces différentes attaches. Or, depuis la création du mouvement fédéraliste européen, nous assistons à une accentuation très nette de ces engagements sous toutes leurs formes. Incompétence ? Impuissance ? C'est ici qu'apparaît le caractère révolutionnaire de ce principe d'une Europe fédérée.
Elle ne sera effective que dans la mesure où elle sera une étape vers l'internationalisme des peuples. Or, le fédéralisme européen, tel qu'il est conçu par les animateurs actuels, ne fait que reporter à l'échelle européenne le mythe national paralysant de chacune des nations composantes.
Il ne constitue donc aucun progrès d'éducation populaire, utile à la constitution d'un monde de fédéré, seul obstacle aux problèmes économiques et à la guerre.
Notre scepticisme  peut paraître bien sévère ; bien sûr nous acquiesçons sans réserve lorsqu'il s'agit de sauvegarder la paix ; cependant nous avons connu la SDN, nous connaissons l'ONU, c'est pourquoi nous exigeons des formes d'actions nouvelles, c'est pourquoi nous préconisons une participation plus effective des peuples qui, parce qu'ils devraient la faire, ne peuvent déclencher une nouvelle guerre.
R. Godard

LA COMPAGNIE DU MASQUE , PAR PHILIPPE CNUDDE ET YVES DELETTE (56-60)

La compagnie du masque


Il est difficile d’expliquer la fascination qu’ont exercée les marionnettes sur moi dès mon plus jeune âge. Comment des poupées de chiffons et de papier, bien manipulées, deviennent vraiment vivantes et nous entraînent dans leur monde magique ( je ne parle pas de l’agitation frénétique des guignols !). De fait, dès l’âge de 10 ans, je construisais des marionnettes à gaine, à tête de terre glaise peintes et vernies, dont je cousais plus ou moins adroitement les robes. Et certains jeudis j’organisais des représentations pour mon frère, ma sœur, mon neveu et souvent mes copains (il faut croire que ce n’était pas si mauvais car ils restaient au lieu d’aller jouer au foot !). Il a fallu, bien sûr, construire un castelet avec quelques lattes et du tissus et même monter un projecteur avec une petite lampe à pince. Les branchements électriques n’étant pas mon fort, j’ai d’ailleurs fait sauter les plombs du compteur, provoquant l’intervention d’EDF, et une sévère punition de mes parents.
CLAUDE FLOREQUIN

Toujours est-il qu’arrivant à l’E.N. en 1956 ma passion était toujours vivante et j’ai réussi à convaincre des copains de créer un club de marionnettes. Il faut préciser qu’à cette époque il existait un grand nombre de clubs : jazz, photo, anglais. Ces clubs fonctionnaient le soir car nous avions le choix entre l’étude et les clubs. La création du club a été agréée par la direction. 
JEAN-PIERRE ÉCHEVIN
L’équipe se composait de Yves Delette, Jean Pierre Echevin, Claude Florequin, Marc Grivillers et moi-même (Philippe Cnudde). Les marionnettes à gaine que nous avons construites avaient une tête en papier mâché, peintes et vernies, et nous avons courageusement cousu leurs robes (avec l’aide quand même des mères, sœurs et petites amies). 
MARC GRIVILLERS, DIT "MARCUS"
Le spectacle que nous avons monté était « Ali Baba et les quarante voleurs ». Rassurez vous nous n’avons pas construit quarante marionnettes mais nous faisions repasser plusieurs fois les mêmes. Bien sûr, il nous fallait un castelet démontable. Le père d’Yves Delette, qui était mécanicien nous a proposé d’en construire un, en tubes d’acier, dont les morceaux filetés pouvaient s’assembler facilement. Nous disposions de deux projecteurs et d’un Teppaz pour les fonds sonores. Nous avons décidé de décorer le haut de notre castelet avec un masque blanc et notre troupe s’est donc baptisée « La compagnie du masque »
PHILIPPE CNUDDE, DIT "PHIL"
Nous voilà donc parés, restait à trouver le public. Le problème était que les jours où nous étions libres, les enfants n’étaient pas à l’école non plus. Il nous a donc fallu demander des autorisations d’absence et ça n’était pas joué ! Mais à notre grande satisfaction, Monsieur Mériaux n’a fait aucune difficulté, précisant même « À l’Ecole Normale nous ne formons pas des bacheliers mais des éducateurs » (à bon entendeur salut !). Ainsi au cours de l’année de première, nous avons réussi à faire plusieurs représentations chez des instits amis et même au sana de Berck. Nous nous déplacions en train et le matériel était lourd. Bien sûr il nous est arrivé plein de d’incidents drôles comme la fois où pensant jouer devant une classe, nous nous sommes retrouvés devant l’école entière, inutile de dire la difficulté que nous avons eue à nous faire entendre, ou encore celle ou le moteur du Teppaz s’étant arrêté il a fallu que Marcus le fasse tourner à la main pour assurer le suivi du fond sonore !
YVES DELETTE

L’année de terminale, nous avions décidé de monter « la petite sirène » sur un scénario très poétique écrit par un ami. Nous avions pensé à un décor sous-marin monté sur un rouleau permettant ainsi de monter ou de descendre dans les abysses. Les méduses étaient nos mains recouvertes de tulle etc.…Malheureusement l’amie institutrice qui devait prêter sa voix à l’héroïne nous a fait faux bond et la préparation du bac nous a assez occupés. La compagnie du masque a cessé momentanément ses activités.
Devenu étudiant j’ai continué les marionnettes avec ma compagne. Après un stage de perfectionnement au C.E.M.E.A. nous avons envisagé de faire notre carrière dans ce domaine. Nous sommes montés en 2CV jusqu’à Prague pour rencontrer Jan Petit, directeur de l’Académie des arts musicaux. C’était en effet une des plus grandes écoles de marionnettistes au monde, avec des professeurs prestigieux comme Jiri Trnka. Les études duraient 5 ans, il nous fallait obtenir une bourse. Nous étions déjà boursiers des I.P.E.S. et notre demande a été rejetée. Notre carrière de marionnettiste professionnel s’est donc arrêtée là. Nous sommes restés, bien sûr, fidèles à nos chères poupées. Membres de l’U.N.I.M.A. nous avons participé au festival international de Charleville. Nous avons monté plusieurs spectacles dans les colos ou des réunions publiques politiques ou syndicales. Puis notre métier de prof nous ayant mobilisés, nous avons réservé nos petits spectacles aux amis.
Cependant, la « compagnie du masque », sans que nous le sachions, avait repris vie entre les mains d’Yves Delette, les marionnettes sont restées pour lui au centre de sa vie. Je lui laisse donc la parole.
PHILIPPE CNUDDE

En effet, mon père ayant construit le castelet, les amis marionnettistes, lors de notre séparation m’ont laissé tout le matériel, Ali Baba est donc allé dormir au grenier de mes parents. Plusieurs années ont passé … deux années de service militaire dont une en Algérie, puis le C.P de l’école des garçons de Sous le Bois Maubeuge ; vint le temps des colonies de vacances, la formation BAFA suivie à Phalempin avec les C.EM.E.A durant nos années d’Ecole Normale m’ont permis de devenir moniteur puis directeur de la colonie de la ville de Louvroil
Après trois années, en 1965, mon équipe de moniteurs était devenue très professionnelle. Je leur ai parlé du matériel entreposé chez mes parents. Tous ont été partant pour faire revivre la compagnie du Masque, reprendre le programme ainsi que les séances dans les écoles des environs avec l’accord de Monsieur Asseman notre I.D.E.N et les spectacles dans les hôpitaux de Berck où j’avais conservé quelques filleuls. Un jour, à notre grande surprise, nous avons reçu un courrier de Michel Péricard de l’O.R.T.F qui nous demandait notre accord pour que notre troupe fasse le sujet d’une émission « Jeunesse Active ». Il avait été informé de notre existence pour un éducateur de l’Institut Calot. L’équipe de télévision, nous a suivi toute une journée et nous avons eu l’honneur d’un passage sur la chaîne nationale.
La compagnie du Masque était devenue internationale (nous avons fait des spectacles au Luxembourg et dans plusieurs villes de France). Quand Philippe vous dit que les marionnettes sont restées le centre de ma vie, j’ai dû présenter notre jeune troupe à un Inspecteur de la Jeunesse et des Sports, lui-même ancien instituteur de cours préparatoire qui a découvert que mon action au sein de l’amicale laïque ne se limitait pas à l’animation marionnettes mais participait au Labo-Photo, au tennis de table puis au volley ball.
Un poste d’assistant départemental de jeunesse et d’éducation populaire m’a été proposé, ce que j’ai accepté volontiers.
La Compagnie du Masque qui a terminé sa vie par un tour de France des colonies de vacances, hors ma présence, m’a vu devenir formateur marionnettes et photographie sur le plan national et même international mais cela est une autre et longue histoire, c’est celle de ma vie et je me dois de remercier Philippe ainsi qu’un autre Normalien plus jeune, marionnettiste lui aussi, je veux parler de mon ami Jacques Devienne de Bailleul, responsable de la Compagnie du Thyrse qui a eu la chance comme moi de travailler avec Monsieur Kalanfei Danaye, directeur de la troupe Nationale du Togo. La compagnie du Masque a donc essaimé en Tunisie, Algérie et au Togo et j’espère qu’un jour le Castelet fabriqué par mon père sera retrouvé dans un grenier et pourra reprendre du service, je pourrai alors chanter de nouveau comme Christophe : « moi je construis des marionnettes, avec de la ficelle et du papier … »
YVES DELETTE

Philippe Cnudde     Yves Delette

LA 53/57 EN VADROUILLE À WAMBRECHIES


La 53/57 en vadrouille à Wambrechies.

   
dans le jardin 
ANDRÉ VERBEKE


le jardinier

les épouses

LES NORMALIENS 53-57
ATTENTIFS PENDANT LES EXPLICATIONS


EN CONFÉRENCE DEVANT LES INSTALLATIONS DE DISTILLERIE

DÉGUSTATION DE GENIÈVRE
                                                          
Le banquet annuel de 2007, qui marquait pour nous les 50 ans de notre sortie de l’Ecole Normale, a vraiment été pour nous un évènement. D’abord parce que nous avons battu le record de participations (et que nous le détenons toujours). Mais aussi et surtout à cause du plaisir de retrouver, comme si la coupure des 50 ans n’avait pas existé, des vieux super-potes. Et nous avons décidé , en plus du banquet , de nous retrouver chaque année rien qu’entre nous, de la 53/57. L’un d’entre nous organisait dans son coin une « journée de retrouvailles «  avec des visites touristiques et un repas bien sûr.


    Daniel LEROY a ouvert le feu à Maubeuge , puis Pierrot ANNYCKE et Gervais GALLOIS dans les Flandres , suivi de Jean-Marie DESSAUX (alias moi-même) à Templeuve , de Cassel avec André VERBEKE et cette année c’était Paul RAULLET qui nous accueillait à Wambrechies.




Ce début Octobre 2013 marquait les 60 ans de l’entrée de jeunes normaliens

( à savoir nous) rue d’Arras à Douai !!!

  Et ce vendredi 4 Octobre , à dix heures pétantes, se retrouvaient sur la place de l’église, Pierre ANNYCKE, Jean-Marie DESSAUX,  Gérard EGO, Gervais GALLOIS, Jean-Pierre JACQUEMIN, Daniel LEROY, Paul RAULLET et André VERBEKEchacun dûment chaperonné par son épouse. 
    Un petit mot nous annonçait que Robert LARIVIERE et sa chère et tendre Marie Thérèse (une normalienne de l’ENF voisine) ne serait pas là retenus par un évènement familial imprévu.
   La matinée fut entièrement consacrée à  Wambrechies. Escortés par une jeune guide de l’Office de Tourisme, nous avons visité la mairie , l’église Saint Vaast et fait le tour  de la petite ville, son château, sa rivière (la Deûle)…
   A midi, le repas se déroulait au Relais de Dillies, qui se trouve à l’intérieur d’un immense magasin pour le jardin . Une coutume s’est maintenant instaurée : les dames à un bout de la tablée et les Normaliens à l’autre bout. Et tandis que ces dames , maintenant devenues amies et mêmes complices, disaient du mal de leur mari (nous n’écoutions pas , mais leurs fous-rires et les regards en coulisse qu’elles glissaient vers nous en disaient long sur la victime du moment), les gars discutaient de tout et de rien , du cinéma, de l’actualité et surtout des souvenirs de l’EN.  Puis il n’y avait qu’à sortir pour nous retrouver dans les magnifiques jardins des « Compagnons des Saisons ». Guidés par Thierry, un jardinier passionné, commença une super visite. La plupart d’entre nous étant jardinières et jardiniers, les questions fusaient de partout et le guide, ravi de notre intérêt pour son travail, ne tarissait pas dans ses réponses.
 Puis vint le clou de la journée, la visite de la Distillerie CLAEYSSENSspécialiste du genièvre. Travail artisanal mais passionnant avec des machines d’un autre temps, il fut suivi très attentivement par notre petite troupe… et conclu par une dégustation des produits de la maison, du genièvre bien sûr … mais la maison a su diversifier ses productions, depuis le whisky jusqu’ au fameux Chuche Mourette entre autres.

PROPOS D'UN ASSISTANT D'ANGLAIS SUR SON ARRIVÉE À L'ENG EN SEPTEMBRE 1947




VOICI UN ARTICLE PARU DANS "REFLETS" DE FÉVRIER 48, SIGNÉ "C.LIPTON, ASSISTANT D'ANGLAIS À L'ENG DE DOUAI SOUS LE TITRE :


A TRAVELLER'S TALE 
(REMARQUES D'UN VOYAGEUR)

"Mes goûts culinaires sont des plus délicats : il y a des plats qu'il m'est non seulement impossible de manger, mais même de regarder.
Quand, en Angleterre, mes amis me dirent que les français mangeaient  des cuisses de grenouilles et des escargots à chaque repas, imaginez quelle horreur fut la mienne.
Depuis Londres, mon voyage tout entier fut un véritable purgatoire, et, traversant la Manche, il m'arriva pas, à plusieurs reprises de croire apercevoir des grenouilles et des escargots nageant par milliers.
Mon soulagement fut grand quand, arrivé à l'EN, je trouvais seulement sur la table, un bol, du pain et de la confiture.
Or, le petit déjeuner se passe différemment en Angleterre ; j'attendis, afin de voir exactement comment manoeuvrer les aliments étalés devant moi.
Comme il est impoli de dévisager les gens quand ils mangent, j'ai essayé de prendre un air indifférent. Mais, en réalité, je m'efforçais d'observer les autres du coin de l'oeil, à tel point que les yeux me sortaient de la tête, jusqu'à se perdre dans le bol du surveillant assis à coté de moi.
Puis, je commençais.
D'abord, je ne m'étais pas rendu compte qu'en France, vous êtes soucieux des choses de la vie au point d'aiguiser vraiment vos couteaux ; aussi coupais-je ce que je pensais être du pain, en fait un morceau de chair savoureuse (je suis persuadé que la nature m'a pourvu d'une appétissante configuration ; car étant donné le rationnement et le prix élevé de la viande, les moustiques de la Scarpe n'ont cessé de m'arracher des morceaux entiers de ma personne ; quand ils auront tout mangé je pourrai dire, comme Rupert Brook, un poète anglais de la guerre 1914-1918 : « Pensez simplement de moi qu'il y a dans une terre étrangère un coin à jamais anglais").
Bref, après m'être ensanglanté les doigts, je pensais qu'il était temps d'attaquer la confiture. Les choses se passèrent raisonnablement bien, jusqu'au moment où je m'aperçus qu'il fallait absolument tremper la tartine dans le bol de café.
Je m'efforçais  de paraître plein de confiance, souris largement à la ronde et essayais à nouveau.
Peine perdue. Je réussis seulement à engluer les manches de mon veston, mon col et ma cravate. Aussi sortis-je pour une courte promenade dans le parc. Je m'aperçus que les élèves me regardaient très attentivement, tout en murmurant entre eux. Je commençais  à me sentir très inquiet : « ai-je réellement l'air si drôle ? » me demandai-je. « Si oui, ils sont plutôt cruels de me le faire sentir à ce point ».
En écoutant bien, je découvris qu'ils répétaient  souvent un certain mot. 
Était-ce un terme du code secret que les étudiants français emploient quand ils conspirent contre leurs malheureux profs ? Non, il ne s'agissait pas de cela car ils me dirent plus tard que je ressemblais à Cerdan qui venait de remporter le titre de champion du monde. Oui, c'était là le mot magique : Cerdan ; et, quelques grands que soient mes péchés durant mon séjour en France, je suis sûr que le nom de Marcel Cerdan me les fera pardonner."
C. LIPTON

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