SOUVENIRS DES ANNÉES FP 51-53 PAR ANDRÉ BUTRUILLE, PRÉFACÉS PAR ALDEBERT VALETTE, SON CAMARADE DE PROMOTION

« On sait bien mieux vivre à 20 ans » Jean Guéhenno.



Aldebert Valette
J'envoie, suite au souhait de l'amicale,  la plaquette de souvenirs sur l'école  normale de Douai, écrite par André Butruille, natif d'Auby,  Bubu, promo 51-53 (la mienne) . André est décédé voici quelques années et c'est son épouse qui m'a fait parvenir la partie de ses mémoires concernant les deux années passées à l'EN. Il y a là sans doute de quoi intéresser les collègues. Le texte est très bien écrit.
Amitiés
Aldebert Valette.


Il y avait 15 places mises au concours pour l'entrée à l'école normale

Je suis reçu 10e, Pierrot premier. Nous voilà en classe de formation professionnelle. Cinq « fossiles », (ainsi appelés parce qu'ils sont à l'école normale depuis une année déjà), viennent compléter notre promotion.
Ce que je ressens quand j'évoque ces temps est du domaine de l'indicible. Ce n'est pourtant plus vraiment « l'état de grâce » puisqu'il y a maintenant parti pris, je serai instituteur, je partirai à la retraite à 55 ans, ma voie est tracée. Or, en dépit ou à cause de cela, j'ai le sentiment d'avoir vécu deux années dont je ne peux traduire l'exceptionnelle plénitude. Au collège, au lycée, même si je me suis lié plus particulièrement avec l'un et l'autre, je n'ai pas connu à les fréquenter la complicité, la familiarité qui, -internat oblige -, va souder à l'école normale 20 compagnons, 20 camarades, 20 jeunes garçons éclatant de santé, tout à leur joie de vivre.
« Ce serait une belle chose, si je remplissais mes lettres de ce qui me remplit le cœur » disait Madame de Sévigné. J'aurais aimé de même, consacrer des pages aux chahuts mouvementés qui précédaient notre coucher, rappeler les plaisanteries salaces qui accompagnaient nos réveils « triomphants », vanter l'éclectisme de notre répertoire de chants qui allaient du petit poupon qui aime les confitures à la femme du vidangeur en passant par la douce Annette et l'ingrate Sophie, chère à Christiane Rochefort, etc., etc. Je me limiterai à n'évoquer que le plus réussi de nos canulars.
On dira que là n'est pas l'essentiel. Qui sait ?
Je ne m'étendrai pas davantage sur les stages à l'extérieur qu'au cours de ces deux années, nous avons suivis à Phalempin et à Soissons, bien que les images que j'en conserve soient plus empreintes de nostalgie encore, peut-être parce que le dépaysement et la nature des activités  (sports, jeux, veillées, marionnettes, cinéma, art dramatique, chants, etc.) ont fait que notre vie en communauté s'y est épanouie davantage.


Jacob Delafon est mort.

Monsieur R, le tout jeune professeur de psycho, à qui nous annonçons la nouvelle, nous avoue en toute humilité qu'il n'a jamais entendu parler de ce poète belge dont nous vantons le génie. Imperturbable, le « Grand » se lève alors et fait le panégyrique de ce professeur de l'université de Louvain qui, parti de très bas, puisque né dans une famille très pauvre du Borinage, parvint à force de travail à se hisser au premier plan de l'intelligentsia de son pays. Et notre camarade, qui venait juste de la torcher, de déclamer la dernière œuvre du grand Belge. Le « Vicomte » prit le relais puis chacun y alla de son couplet, on récita, on admira, on critiqua, etc. Bref, l'heure tout entière tourna autour de Jacob Delafon, nous étions intarissables. Je n'ose imaginer la réaction de ses collègues, ni la sienne qui s'ensuivit quand, en salle des professeurs, R… en vint à parler de la mort de Jacob Delafon.
Et tout à  notre joie dont nous ne soupçonnions  pas alors la cruauté gratuite, « cet âge  est sans pitié », nous avons voulu immortaliser par la photo ce canular de première grandeur.
"Jacob Delafon est mort" : un canular réussi, fêté comme il se doit

J'effectue mon premier stage pédagogique dans la classe de cours moyen de Monsieur Alloy, maître d'application à l'école annexe., Je l'aborde, gonflé de suffisance, je le termine, plein d'humilité et près de laisser là l'apprentissage d'un métier pour lequel je ne me trouve aucune disposition. Mais « l'homme, aimait à répéter notre prof de philo, ne fait pas seulement ce qui l'intéresse, il finit par s'intéresser à ce qu'il fait » . J'ai écouté, j'ai travaillé, je me suis progressivement amélioré. En fin de deuxième année, je suis volontaire pour affronter l'aéropage de pédagogues avertis chargé de noter un élève - maître au vu d'une leçon dite modèle. Coïncidence, je retrouve la classe devant laquelle j'ai fait mes tout débuts. Monsieur Alloy est à même de juger des progrès accomplis, il m'assure que je suis suffisamment armé pour affronter ma première classe, mais que, comme tous ceux qui pratiquent le métier j'aurai toujours à apprendre.
Il n'est pas nécessaire de rappeler les étapes qui ont marqué cette évolution. Gloire aux maîtres qui, outre leur savoir-faire, m'ont communiqué leur enthousiasme. J'étais entré à l'EN un peu par hasard, sans attrait particulier pour l'enseignement public, j'en suis sorti avec l'amour du métier et un idéal.
L'apprentissage de techniques pédagogiques en classe d'application que complétaient les cours théoriques de Monsieur Briquet ("Éch Broum" ), les leçons de psychologie de l'enfant de messieurs Rey et Jacquart, des visites d'écoles modèles, (technique Freynet) n'est qu'un aspect, important certes, mais loin d'être unique, de la formation que nous avons reçue.

Chaque lundi matin, monsieur Hickel, le directeur, assure le cours de morale professionnelle, un entretien familier plutôt qu'une leçon magistrale, nous ne prenons pas de notes et je serais bien incapable aujourd'hui de rappeler la teneur précise de ses propos, j'en ai retenu pourtant le message essentiel, qu'en toute chose, nous nous devions jamais attenter à la dignité de l'autre, surtout quand l'autre est un enfant.
Monsieur Haremza nous parle de Dostoïevski, il nous fait aimer les poètes modernes dont je ne savais rien à l'époque, Léon-Paul Fargue, Max Jacob ou Henri Michaux.
Mais aussi enrichissant que ce soit cette face de son enseignement, c'est surtout le côté « atelier » de certaines séances qui m'a le plus frappé ; ensemble nous avons cherché à définir la culture, la personnalité, l'intellectuel, etc. Ce furent là de belles leçons de pédagogie appliquée. Ne furent pas en reste Messieurs Deroo et Leleu qui surent nous faire découvrir tout le parti que l'on pouvait tirer d'une étude approfondie d'une carte d'état-major, d'une vue aérienne, d'un plan de ferme. Etc.
Outre la géologie, Monsieur Bodart nous enseigne la botanique, il faudra bien répondre à un enfant qui nous interrogera sur le nom de la plante qu'il a cueillie et il nous est imposé de présenter, en fin de deuxième année, un herbier riche de moins de 200 plantes, une corvée qui très vite devient plaisir. Le panier en bandoulière, je retrouve les sentiers de mon enfance dont la flore abondante et diversifiée va assurer l'essentiel de ma récolte.
La démarche de Monsieur Seurci est aussi très formatrice, c'est la classe, qui en tant que tout collectif, est tenue en fin d'année de présenter un travail de longue haleine, en l'occurrence, tout ce qui, du matériau brut au travail de l'artisan, de l'ouvrier, de l'architecte, a contribué à la l'édification d'une maison.
Et chacun, avant la synthèse finale, d'exposer la partie dont on l'a chargé., Pour ma part la fabrication de la tuile ; je suis allé me documenter sur le lieu même où mon père, mes oncles, encore enfants, pour quelques sous, étaient allés porter des « pannes » à longueur de journée.

En éducation physique et sportive, 

Messieurs Hage et Joly, soucieux de notre forme physique, soucieux de former des enseignants, soucieux de porter haut les couleurs de l'école normale, ne ménagent pas leurs efforts ni les nôtres. C'est un cross à travers les remparts, une course de fond ou de vitesse, une partie de Hand ou de basket, une leçon de gymnastique corrective, de plateau, un entraînement continuel qui comblent les plus doués comme Van Walle et Lequenne, mais qui met parfois les autres - dont je fais partie - à rude épreuve.


Comme j'ai une bonne pointe de vitesse, 

Monsieur Hage est persuadé que conformé comme je suis, j'aurais, selon lui, des petits segments !!! Je possède les qualités requises pour faire un excellent sauteur à la perche. Hélas ! Monsieur Hage, dès la première séance d'entraînement, renonce à pousser plus avant la vérification de sa théorie.
Je n'ai jamais su distinguer un do d'un la ; pourtant c'est sans déplaisir que j'assiste aux leçons  de Monsieur Jacquemin. Non que j'aie pris subitement goût à la dictée musicale, -entre cette matière et moi tout comme pour le dessin et le travail manuel, il y a incompatibilité irrémédiable -, mais j'aime le chant (je connais encore par cœur « nous étions trois camarades », le « berger »…) et, les jours de répétition il m'arrive de me glisser dans la chorale, dont, pour cause d'inaptitude à solfier, je ne fais pas partie. Surtout, j'éprouve le plaisir rare, tout nouveau pour moi, d'écouter une symphonie ou un concerto dans son intégralité, grâce au microsillon alors à ses débuts, une révolution.
Il me reste à évoquer Madame Dumont qui, de coups de crayon en coups de crayon diabolique, finit par transformer en petit chef-d'œuvre, l'infâme  gribouillis dont je noircis ma feuille de dessin. Monsieur Beuchet qui fait semblant d'ignorer que le petit banc que je lui remets, sort tout droit de l'atelier de Monsieur Vanwalscappel, ébéniste à La Motte-au-Bois. Monsieur Boillet dont je regrette d'avoir ignoré les conseils maintenant que j'aime le jardinage.

En plus de l'herbier, des différentes enquêtes et exposés divers (« le Grand Meaulnes » pour moi), d'une étude concrète de psychologie (j'ai choisi « l'enfant dans le groupe » à partir de notes prises en colonie de vacances), nous sommes tenus en fin de formation, de présenter une monographie dont il nous appartient de choisir le sujet. Pour Lecomte c'est « la pomme », pour Bodelle « la bande dessinée » pour Maurice « le jazz », pour Vandeputte « le logement social », etc. Chacun présente son thème en exposé, le professeur devient élève, c'est un enrichissement mutuel.
Quant à moi il m'est donné de vérifier une fois de plus la justesse de l'adage de mon prof de philo ; et la monographie d'Auby que j'ai choisi d'écrire uniquement par commodité, je l'entreprends au départ avec indifférence, la poursuis avec curiosité, puis au fil de mes recherches et enquêtes, la termine dans l'enthousiasme. J'en acquiers la passion, qui ne me quittera plus de l'histoire locale. Il ne s'est pourtant rien passé dans mon village qui, a priori, mériterait un tel intérêt, il n'y est né aucun personnage célèbre, il ne s'y est déroulé aucune bataille, on n'y trouve aucun trésor artistique, les manuels n'en font pas mention, mais cependant, des fermes du centre aux cités et usines de la périphérie, quels enseignements ! Quels témoignages de la peine des hommes !
J'ai vu vivre dans des baraquements insalubres et travailler dans la poussière, des colonies de maghrébins déracinés et dès lors, rencontrant le cortège d'un enterrement de rite musulman, je n'en considérais plus l'exotisme mais la triste réalité.
J'ai vu des paysages désolés, à la végétation brûlée par les vapeurs acides. Je suis descendu au fond de la mine, le pittoresque ne m'a pas fait oublier mon aïeul mort de silicose, ni mon copain Cyril tué, le crâne fracassé par la chute d'une pierre. Aux Asturies, où l'on me fait voir comme une relique, à l'entrée de l'atelier de chaudronnerie, l'empreinte à même le ciment du pied du père Caron, je n'oublie pas qu'il dut cet honneur « cet honneur » au fait qu'il y avait "ouvré" plus d'un demi-siècle.
La réalisation de cette monographie a beaucoup compté dans ma formation d'homme.


Les votes en 1951 des lois de de l'enseignement privé, 

(Barangé et Marie) ont ranimé la guerre scolaire. Échos à peine assourdis des luttes religieuses qui ont marqué l'histoire de la IIIe République, renaissent alors, exacerbés, les vieux réflexes. J'assiste au cours de mes stages à deux manifestations de ce genre. Le curé de Douai-Dorignies a, en chaire, accusé le directeur de l'école publique, Monsieur "Del"… de « bouffer du curé ». «Faux » rétorque Del… par voie d'affiche, « c'est bien trop mauvais ».
Monsieur "Vi", de l'école des cheminots, procède à la visite des cartables, il professe qu'on ne doit trouver que livres, cahiers et accessoires nécessaires à l'écolier : il en bannit non seulement frondes et bandes dessinées qu'il confisque mais aussi les catéchismes qu'il lance rageusement dans le couloir.


Le droit des minorités, une leçon de démocratie.


Élaboration en commun du règlement de la salle de lecture.
Question : aurons-nous le droit d'y fumer ?
Il n'y a pas unanimité sur la réponse à donner, je propose de la mettre voix. Intervention indignée de Scoliège qui soutient qu'il ne serait pas tolérable que ceux que l'odeur du tabac indispose, soient, par le vote majoritaire des fumeurs, bannis ipso facto de la salle de lecture. On lui donne raison.


Le procès de Bordeaux.


Le 12 janvier 1953, s'ouvre le procès des responsables du massacre d'Oradour. Parmi les accusés, 11 Alsaciens, des « malgré eux » qui ne seront pas jugés parce qu'une loi votée pour l'occasion, les disculpe de toute responsabilité collective.
Victor Beauvois, en classe de FP, dont le père, grand résistant, a été abattu par la police en 43, ne l'admet pas et, soutenu par ses camarades le fait savoir aux jeunes alsaciens qui, venus en stage à l'école normale pour corriger leur accent, ne s'en expriment pas moins, entre eux, dans leur dialecte. S'ensuit une violente bagarre que les autorités de l'école normale ont bien du mal à faire cesser. Il est mis fin au stage des Alsaciens le jour suivant.


Le cinéma.


Deux années bénies. Je fréquente au Studium le ciné-club affilié à la fédération française, on y disserte peut-être un peu trop longuement et un peu trop doctement et nous rentrons tard à l'école normale, mais quel enrichissement ! Surtout les soirs ou des invités de marque comme le critique André Bazin ou le décorateur Max Douy, viennent nous entretenir des films qu'ils aiment.
Moins sophistiqué, le ciné-club de l'EN, s'il est un lieu de rencontre apprécié des normaliens et des normaliennes, n'en programme pas moins des films de grande qualité et Monsieur Hickel, cinéphile averti , assiste à chaque séance et participe à la discussion.
Il y eut  surtout à l'école normale un stage « cinéma » d'une semaine. Films à l'appui, de Méliès à Renoir, on y parla mise en scène, techniques de tournage, décors, montage, etc. Chaque soir, on y joua des œuvres rares, je me souviens du long silence ému qui suivit la projection de « la passion de Jeanne d'Arc » dans une salle comble inoubliable. Inoubliable Falconetti ! Un grand moment !


La politique.


Si je lis régulièrement « L'OBSERVATEUR » il est vrai surtout pour ses pages culturelles, les grands événements de l'époque, excepté l'exécution des époux Rosenberg et la mort de Staline, ne m'ont guère marqué. Nul doute que je me suis tenu au courant des péripéties de la guerre d'Indochine et que j'ai applaudi à la réhabilitation des médecins du « complot des blouses blanches », etc., je n'en ai pourtant conservé aucune trace.
Malgré les sollicitations des uns et des autres, je refuse de m'engager dans aucun parti, ni même au « mouvement français pour l'abondance » de J. Duboin dont je partage pourtant les idées généreuses en lisant « la grande relève » journal auquel Roland et mon père sont abonnés et qu'ils commentent à tout venant avec passion.


Le bal des voleurs


Aldebert Valette , le voleur
L'œuvre la plus parfaite de Jean Anouilh Pierre Aimé Touchard, club des libraires de France, 1956.

C'est sur les conseils et en partie sous la direction de Pierre Dutrieux, « Troubadour », dont en stage à  Phalempin, nous avions pu apprécier la compétence, que nous avons décidé de monter cette « pièce rose » de Jean Anouilh dont la lecture nous avait enthousiasmés.
Plaisir des répétitions le soir à l'école normale de filles, unique représentation (avril ou mai 53) qui fut un triomphe, expérience inoubliable. Il m'en reste cette photographie, bien imparfaite, mais qu'importe, les souvenirs qu'elle fait surgir me sont infiniment précieux.



Stage de perfectionnement de moniteur de colonies de vacances à Soissons. Mai 1953.


Je revois la tête affolée de la directrice du stage (Madame Fauq ?) quand, sous la conduite du vicomte, caporal éructant des ordres brefs, elle vit au chant rythmé de « Rabat ta » déboucher notre colonne dans la cour de Beauregard. Craignait-elle pour la vertu des normaliennes d'Arras qui suivaient la même formation ? En fait, ce fut, et pour elle (elle nous l'avoua à l'issue du repas d'adieu) et pour nous, un stage merveilleux.
Le groupe, en gare de Soissons. Les filles vont regagner Arras et nous Douai


Juin 52

Monsieur Pèchenard à la recherche de moniteurs pour les colonies de vacances qu'il dirige pour le compte de la caisse d'allocations familiales de Douai est venu recruter à l'école normale. Il nous a vanté les charmes du nivernais, le confort du château de Flacy (entre Cosnes et Clamecy) où elle est  implantée . Il nous a montré tout le bénéfice que, futurs enseignants, nous avions à retirer d'une telle expérience de plus correctement rémunérée. J'ai été séduit. Jusqu'alors, excepté mon voyage à Paris de l'année précédente, je n'avais encore jamais quitté Douai et sa région. Je passais essentiellement les mois d'été à lire, à pécher, fréquenter les salles de cinéma. Ces activités me plaisaient et n'eussent été le stage de moniteur que nous avions suivi à Phalempin et la démarche de Monsieur Pèchenard, je me serais une nouvelle fois accommodé de ces vacances à domicile auxquelles, comme beaucoup de jeunes en ce temps, j'étais  habitué. Ce jour de juillet, la place Saint- Vaast de Douai où l'on nous a donné rendez-vous est très animée.
J'y retrouve Scoliège et Levrague. Les monitrices que, comme il est d'usage en colo, nous tutoyons d'entrée, se présentent : il y a Renée, Andrée, Solange, Aline, Christiane, Marie-Jo et Noella, la femme du moniteur-chef, René Rambert, qui va, qui vient, qui organise.



L'été est magnifique, les enfants, dans l'ensemble dociles, respirent la joie. L'équipe de moniteurs est motivée, active, gaie, ivre de jeunesse, « conviviale » au possible. Les chambres de nos équipes respectives (« les Zèbres » pour moi. Les « Bambis », pour elle) étant contiguës, Marie-Jo et moi bavardons chaque soir dans le couloir, jusqu'à ce que tous les enfants soient endormis.
J'apprends ainsi qu'elle est normalienne à Arras, qu'elle habite un tout petit village du Boulonnais, Courset, près de Desvres. Le calme établi, nous descendons rejoindre les autres réunis dans la salle à manger pour le repas froid qui nous est généreusement offert par Monsieur Martel, l'intendant, qui connaît notre appétit féroce ; agape joyeuse et saine qui ne se prolonge guère, tant nous sommes fatigués.
En août, je rentre Auby, je rejoins Flacy en septembre pour la dernière session, celle des grands. Nous sommes entre garçons, heureux d'être ensemble certes, heureux de chanter, heureux de plaisanter mais ce séjour, dans mon souvenir du moins, m'apparaît  bien moins ensoleillé que celui de juillet. Le ciel est le plus souvent couvert et… il n'y a plus de monitrices...


Le château de Flacy

Centre sanitaire permanent pour enfants déficients, la propriété accueille aussi chaque été, répartis en trois sessions, près de 300 enfants issus de familles modestes du Douaisis. C'est une colonie modèle à vocation sociale dont la CAF est très fière .
Confiné depuis toujours dans mon Douaisis natal, je suis à Flacy séduit par la nouveauté des paysages, le pittoresque de village comme Sainpuits, Perreuse aux maisons abandonnées ou Druyes-les-Belles-Fontaines, dont Scoliège et moi, partis à bicyclette pour ravitailler une équipe qui campait au pied du château fort, avons, dans l'émerveillement, découvert le panorama, au sortir d'un petit bois. Privilège du regard neuf, j'ai depuis rencontré des sites bien plus colorés, bien plus riches que ceux du Nivernais, mais aucun hors l'année suivante, celui de la haute montagne, ne m'a laissé une telle impression.
La colonie est bien acceptée de la population et nombreux sont ceux qui assistent aux fêtes que nous préparons avec soin. Je me souviens en particulier de ce spectacle d'ombres chinoises que Marie-Jo et moi, ce fut une nouvelle occasion de nous rencontrer, avons réalisé. « Le joueur de flûte de Hamelin » qui, plusieurs années plus tard, était encore montré aux officiels - dont mon père, administrateur de la CAF- qui visitaient la colonie.

André Butruille, Longfossé, Pas-de-Calais


MICHEL PLOUCHART, PROMO 66-71, RÉCEMMENT DÉCÉDÉ PORTE DÉSORMAIS UNE RUE À SON NOM EN HOMMAGE AUX SERVICES RENDUS TOUT AU LONG DE SA CARRIÈRE DE SECRÉTAIRE DE MAIRIE-INSTITUTEUR À MONTRÉCOURT (CAMBRAISIS)

VOIX DU NORD CAMBRAI
Le Conseil municipal de la commune de Montrécourt a décidé de donner le nom de MICHEL PLOUCHART à une rue du village en hommage à notre camarade qui fut le maître de la classe unique de sa sortie de l'ENG en 1971 jusqu'à 2005 et instituteur-secrétaire de mairie jusqu'en février 2015, date de son décès.
La cérémonie a eu lieu ce mercredi 11 novembre 2015 à 10h30.


CI-DESSOUS, LA RETRANSCRIPTION DE L'ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD , ÉDITION DE CAMBRAI, LE 7 NOVEMBRE 2015


Montrécourt : Une rue au nom de Michel Plouchart 07/11/2015

En février dernier la population apprenait avec tristesse la disparition de Michel Plouchart, ancien directeur de l’école communale et secrétaire de mairie depuis de nombreuses années. Une rue portera désormais son nom.

Michel et Montrécourt ne faisaient qu’un. Originaire de Saulzoir, il a effectué toute sa carrière professionnelle d’enseignant dans la commune de 1971 à 2006 à l’heure de la retraite. Trente-cinq ans qui ont marqué des générations, une classe unique à plusieurs niveaux et un enseignement presque personnalisé. L’école a compté à certains moments plus de quarante élèves.
Michel avait été nommé secrétaire de mairie en octobre 1971 comme cela se faisait dans beaucoup de petites communes. Depuis sa retraite d’enseignant, il continuait à assurer son rôle en mairie en tant que contractuel. Sur le plan communal, il était un atout de poids pour les élus. Dans son dernier bulletin municipal, le maire lui a rendu un hommage particulier : « En 1989, lors de ma première élection, j’ai trouvé un secrétaire de mairie professionnel et rassurant avec une connaissance impressionnante des dossiers et cela sans compter ses heures de travail ». L’exemple même du digne représentant du service public ou plutôt du « service au public ».

En présence de sa famille

Lors de la réunion de conseil en septembre, Joël Paindavoine, conseiller municipal, proviseur retraité, avait émis le souhait qu’une rue lui soit dédiée en reconnaissance des services rendus à la population et aux élus pendant de nombreuses années. Le conseil avait abondé dans ce sens. La date du 11 novembre a été retenue pour cette manifestation de reconnaissance en présence d’Isabelle, sa compagne, et de ses fils Julien et Antoine. Nul doute qu’ils seront nombreux à être présents pour la pose des nouvelles plaques rue de l’ancienne mairie.
Programme : à 9 h 30, messe des anciens combattants à Haspres ; à 10 h 30, rassemblement face à la salle polyvalente de Montrécourt, dépôt de gerbe, défilé et inauguration de la nouvelle dénomination de la rue. Cette manifestation sera placée sous la présidence d’honneur d’Anne-Sophie Lecuyer, conseillère départementale élue en mars dernier. Originaire de la commune où sa mère habite toujours, elle a été une élève du disparu dans les années 80.
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ET DANS L'OBSERVATEUR DU CAMBRÉSIS

L'OBSERVATEUR DU CAMBRÉSIS

L’an dernier la municipalité avait rendu hommage aux Montrécourtois morts pour la France lors de la première guerre mondiale. Cette année la cérémonie sera en l’honneur de Michel Plouchart, directeur de l’école communale pendant 35 ans et secrétaire de mairie pendant 44 ans, décédé en début d’année. Originaire de Saulzoir, Michel Plouchart a été nommé instituteur- directeur de la commune de Montrécourt à la rentrée de 1971. Une fonction qu’il a exercé jusqu'à sa retraite. Dans le même temps, il assure le secrétariat de mairie. Il fut l’un des premiers à y amener l’informatique sur ses propres deniers au début. L'heure de la retraite sonne en 2006. Marc Guillez, maire de la commune, garde le souvenir d’un homme « dont le professionnalisme, la ponctualité et le savoir faire » est à souligner, tout ceci dans la discrétion et sans compter son temps. Lors de la dernière réunion de conseil un élu a proposé de donner son nom à une rue du village en reconnaissance du travail accompli pendant de longues années. C’est donc l’ancienne rue de la mairie qui recevra les nouvelles plaques. Une cérémonie qui devrait rassembler beaucoup de monde autour de la famille. (L'OBSERVATEUR DU CAMBRÉSIS)
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Nos remerciements à Jean-Michel Leclercq  & Alain Denhez qui nous ont apporté les éléments nécessaires à cet article

CÉRÉMONIE DU 11 NOVEMBRE À L'ENI DE DOUAI ORGANISÉE PAR L'AMICALE DES ANCIENS NORMALIENS DE DOUAI ET LA VILLE DE DOUAI




Les personnalités présentes parmi lesquelles Agnès Dupuis adjointe au maire de Douai, déléguée aux écoles, Mohamed Khéraki, adjoint au maire de Douai, délégué au logement, représentant Monsieur le Maire de Douai, Madame la directrice de l'ESPÉ (École supérieure du professorat et de l'éducation antenne de Douai), Monsieur Natali, ancien directeur de l'IUFM,  se sont retrouvées auprès du monument aux morts pour un dépot de gerbes et une minute de silence.


Après quoi Stéphan Marcinkowski, président de l'amicale des anciens normaliens de Douai, plutôt qu'un discours, a lu un poème de Miguel Zamacoïs (1886-1955) "Aux soldats de France (janvier 1916) qu'il a recopié et dont nous vous présentons la copie ci-dessous :


Le conseil d'administration de l'amicale était représenté en outre par André Léger, Alain Carré, Didier Delécolle et Jean-Marie Devaux.
Une petite réception à l'ESPÉ, rue d'Esquerchin, conclut cette cérémonie

JEAN JOLY, NÉ LE 4 JANVIER 1922, N'EST PLUS DEPUIS CE VENDREDI 6 NOVEMBRE 2015. TOUS LES NORMALIENS DE DOUAI QUI L'ONT CONNU ET APPRÉCIÉ SONT TRISTES ET PERDENT EN LUI CELUI QUI INCARNAIT L'ÂME DE LEUR CHÈRE ÉCOLE NORMALE


LES FUNÉRAILLES DE JEAN JOLY SE SONT DÉROULÉES CE MARDI 10 NOVEMBRE 2015 À DOUAI. L'ÉLOGE FUNÈBRE A ÉTÉ PRONONCÉ PAR LE PRÉSIDENT DE L'AMICALE DES ANCIENS DE L'ENI DE DOUAI (en bas de cet article)




LE PANNEAU DES RECORDS SPORTIFS DE L'ENI DE DOUAI VA REJOINDRE LE MUSÉE NATIONAL DU SPORT À NICE. DÉTENU ET GÉRÉ PAR JEAN JOLY, IL RETRACE TOUS LES EXPLOITS ENREGISTRÉS LORS DE LA CARRIÈRE DE CELUI QUI FUT PROFESSEUR D'EPS, PUIS SURVEILLANT GÉNÉRAL DE L'ÉCOLE NORMALE DE DOUAI PENDANT 35 ANS
LORS DU BANQUET ANNUEL  D'AVRIL 2014 EN COMPAGNIE DE SON ÉPOUSE
LORS DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE L'AMICALE LE 4 FÉVRIER 2015 OÙ JEAN JOLY NOUS REMET UN CARTON CONTENANT L'ENSEMBLE DE SES PHOTOS D'ARCHIVES RECUEILLIES EN 37 ANNÉES D'EXERCICE
À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE D'AVRIL 2014 OÙ JEAN JOLY ANNONCE AVOIR DOTÉ LE MUSÉE NATIONAL DU SPORT À NICE D'UN TABLEAU REPRENANT TOUS LES RECORDS DÉTENUS PAR LES NORMALIENS DE DOUAI DANS LES DISCIPLINES SPORTIVES EN 37 ANNÉES DE CARRIÈRE


VOS TÉMOIGNAGES 

"C'est un modèle, un guide qui nous quitte...J'ai eu la chance de travailler à ses côtés de 72 à 75 et entre nous on l'appelait "Tonton"...presque un père...dont l'énergie nous entraînait...aux sens propre et figuré...Il a orienté mon existence..." Jean-Louis Delaby (68-70) à Dechy
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 "Cette nouvelle m'attriste profondément , je me faisais une joie d'aller à votre prochaine AG pour le saluer et lui exprimer ma profonde reconnaissance pour tout ce qu'il a fait pour nous pendant nos années d'étude (62-66).  Il a participé amplement à tout ce que j'ai pu faire à la suite de ces années.
Mes très sincères condoléances à toute sa famille,"
Michel BoivinSaint-Jean-de-Luz
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"Bien entendu, à cet âge respectable, ce n'est pas une surprise totale, mais ça fait mal quand même, et ça non plus ce n'est pas une surprise. Une bouffée de souvenirs émerge, comme une remontée d'huile. Chacun d'entre nous y trouvera sans doute sa part. Et ça, c'est un bon moment d'émotions que Jean Joly nous offre en guise d'adieu..."
Christian Vandendriessche (61-65) NOUMÉA 
NOUVELLE CALÉDONIE
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"Après Georges Hage, c'est une autre grande figure de notre école normale qui vient de disparaitre
Un pilier, un monument, une stature...
L'âge était là, bien sûr, mais quelle vivacité d'esprit, quelle forme jusqu'à aujourd'hui !
Sans doute, nous laisse-t-il tous un peu orphelins?"
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Je n'ai pas connu Jean Joly comme prof de gym, mais major de la promotion de FP 67/69 j'ai souvent
eu affaire à lui en tant que surveillant général. Je l'appréciais beaucoup: direct, entier, rude parfois, 
il était profondément humain et bienveillant.
Il a su me responsabiliser dans la tâche délicate d'interlocuteur, de négociateur, de défenseur aussi parfois
d'une bande de joyeux drilles toujours prêts à faire "pis que pendre".
Il a su m'aider à devenir un organisateur.

"Faut t'inquiéter THEREY, faut t'inquiéter ! "
Je n'ai jamais oublié cette boutade qu'il m'envoyait sans cesse à la figure, me renvoyant à ma propre
prise en charge, à mes propres solutions. Elle m'a aidé toute ma vie !
Quel formateur, quel homme de terrain il était !

Repose en Paix, Jean
Tu as fait du bon boulot et encore MERCI"

Michel Thérey (67-69) MEYRUEIS (Lozère)
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"Adieu, mon prof de gym préféré de la promo 57-61"
Georges Lucas (message laissé sur notre page Facebook)


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 Ci-dessous, une photo postée par Jacques Dupont sur la page Facebook de l'amicale reprenant un article paru dans la VOIX DU NORD et un petit texte d'explication




C'était en avril 2014 lors de l'AG, 53 ans après avoir quitté l'EN nous avions retrouvé notre prof d'EPS ,notre Sur G..
Nous lui avions remis un ballon de hand et avions posé devant le but du terrain de hand, terrain qu'il avait parcouru des centaines de fois pour nous stimuler. 
Ces retrouvailles l'avaient profondément touché. 
Un pan de l'histoire de l'ENG DOUAI vient de s'écrouler
Jacques Dupont (57-61) à Rouvignies
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Je suis très triste. La disparition de Jean Joly c'est comme la vraie
fin des EN.
Peux tu me donner l'adresse de madame Joly ? Je lui enverrai un mot. Nous
avions fait connaissance lors d'un banquet Rue d'Arras. Jean avait alors
92 ans. C'était, ... il y a un siècle!..
Bien amicalement,
Michel Claeyssen  Promo 51/55 à Le Pecq ( les Yvelines)


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Hommage à Monsieur JOLY. Je garde de lui d'excellents souvenirs. 
Géry Quennesson, IEN Boulogne-sur-Mer)

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Quand en 1977 j'avais intégré l'EN, j'avais vraiment l'impression de rentrer au sein d'une institution, l'Education nationale, de mettre mes pas dans ceux des instituteurs et des professeurs qui m'ont tant appris, M. Joly était de ceux-là. Il était une institution à lui seul. Jour de tristesse en effet, empreint d'une certaine nostalgie ! Toutes mes condoléances à sa famille et à tous ceux qui l'ont connu. Merci Monsieur Joly !
Jean-Louis Dessaint promo 77-79 à La Gorgue
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Même si nous savions qu'à son âge tout peut arriver, la nouvelle de son décès m'a profondément marqué. Je faisais partie de la promotion 56-60 et je l'ai donc eu, à la fois comme prof de gym et comme surveillant général. Je garde de lui un souvenir impérissable. Joueur de hand et de volley je l'ai connu passionné et sachant galvaniser ses troupes. Ayant quitté le Nord, je ne l'avais revu qu'en 2011 et j'avais été particulièrement étonné par sa mémoire. 
Adieu Monsieur Joly
René PELLISSIER, PROMO 56-60, Maizières
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"Dur ! Dur ! Le sport avec lui ! Il était très exigeant! J'ai le souvenir du "canal". Courir était sa passion !"
José Herbert, sur notre page Facebook
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"Exigeant ? Motivant surtout. Un Grand." 
"Un brave homme qui disparaît. Avec lui, c'est une belle part d'humanité qui part."
Didier Serrurier, sur notre page Facebook (en réponse au post précédent)

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"C'est un GRAND personnage de l'E.N. qui s'en va.
La dernière fois que je l'ai vu, c'était aux funérailles de Corine Chère.
J'ai une pensée émue pour ses proches et m'associe à leur douleur.
En cure actuellement dans le sud  (Gréoux les bains), je ne pourrai malheureusement pas assister à la cérémonie et compte sur vous pour m'y représenter.
Bien amicalement."
Bernard STIENNE promo 66-71, Lambres-lez-Douai
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"Les murs et le parc de notre ancienne EN retentissent encore de ses grands coups de gueule pendant les matches de hand.
Alain Stubert (1954-58, sorti en 59) et Michèle Stubert (ENF promo 1957-61) VIESLY
PS : sur la photo ci-dessous : "Jean Joly, venu nous dire bonjour en octobre 2013 au restaurant de Douai où nous nous étions retrouvés avec les copains de la promo après la visite du musée."


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"Avec Georges Hage, en début de cette année 2015, les 23 garçons de la classe de Math Élem 1953-54 perdent le professeur d'EPS Jean Joly qui partageait chaque semaine une de nos 2 heures d’Éducation Physique. Les activités étaient très différentes; les caractères des 2 hommes tout à fait opposés.
Notre salle de classe voisinant la salle des profs, nous avions été parmi les premiers à l'E.N. à apprendre en décembre, fin 1953 la nomination par Monsieur Hickel, Directeur, de Jean Joly à la fonction de Surveillant Général.
J'ai aussi personnellement suivi, chaque semaine, l'entraînement de basket,chaque Mardi de 17 à 19 heures, avec André Parent, Jean-Pierre Maréchal, Drubay... de la promo 1950-54, sous la direction de Jean Joly, qui a mené l'équipe à la finale juniors, le jeudi 18 mars 1954 à la salle du Manège à Douai, contre le Centre d'apprentissage, finale qui a vu la victoire de l'E.N. "
René Roussel,  53-54, MITTELHAUSBERGEN (Alsace)

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"Il y a deux monuments au 44 rue d’Arras, Hercule et Joly.
Influencé par la santé d’airain du premier, j’ai cru que le second allait durer aussi longtemps. Joly, un nom que j’ai crié bien souvent :  "22 les gars, v’la Joly" 
Nombreux sont les instits ou les profs qui ont exercé une bénéfique influence dans ma trajectoire. De la maternelle, jusqu’à beaucoup plus tard. Il y en a à l’EN aussi bien sûr, chacun dans leur discipline. Joly lui était transdisciplinaire. A travers le sport, il nous a enseigné le goût de l’effort, la volonté de se surpasser pour réussir quelque chose dont on ne se serait pas forcément cru capable, l’esprit d’équipe, le respect du maillot -qui manque parfois de nos jours aux millionnaires sportifs de haut niveau, l’amitié qui nous lie encore, nous les gars de l’EN, les normalos.
Il restera dans nos mémoires, lui qui en avait une sacrée. J’ai quitté l’EN en 59. En 2003, je suis allé au repas annuel. Joly était devant l’entrée du réfectoire:      «Bonjour Monsieur Joly, René LEMIERE, vous me reconnaissez? - Tu parles si je te reconnais, (pointant le doigt vers la salle de philo située à côté du bureau des pions) chaque fois que je passais dans le couloir, t’étais debout à faire le con.»
Ce qui était rigoureusement exact. J’ai cru qu’il allait me coller dix tours de parc.
Comme l’a dit le Général Mac Arthur « An old soldier never dies, he just fades away ». Jean Joly restera dans nos mémoires . Il n’y a plus de 44 rue d’Arras, plus de verrière, mais il y a Hercule sur son socle et Jean Joly dans nos cœurs.
Au revoir Monsieur Joly et à bientôt."
René LEMIERE 55-59, Calas Cabries, BOUCHES-DU-RHÔNE
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"Une légende qui disparait; un orphelinat rempli...tristesse..."
Serge Cenci, 58-62, Condé-sur-Escaut


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Une vidéo en hommage à Jean Joly, préparée par Paul Majowski (58-62) Sin-le-Noble
Cliquez sur le lien ci-dessous pour la visionner :
sur Youtube :


ou sur dailymotion :
http://www.dailymotion.com/video/x3czr4r_hommage-a-jean-joly_webcam
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Après son absence au dernier banquet, je redoutais cette échéance tout en gardant espoir que sa ténacité allait avoir le dernier mot.  Repousser ce moment terminal pour  pouvoir le revoir encore une fois, juste une fois...
Un seul mot de témoignage le concernant délivré lors d’un croisement dans un couloir : «  Ronchin tu vas en Sciences Ex ! » . C’était le jour de rentrée en septembre 1961 et je m’étais inscrit en Philo sans trop de motivation profonde sauf que les « philos » faisaient chaque jour un chœur à plusieurs voix devant le bureau des pions.  Leurs  chants raisonnaient dans les longs couloirs de l’externat avant la reprise des cours de 8h. C’était en partie cela qui m’attirait dans cette classe.
 Je n’ai jamais oublié cette compétence radicale et expéditive de Conseiller d’ Orientation . J’ai bien entendu obtempéré. 
J’étais  revenu dans les années 90 à l’EN lors d’une remise de décoration à « Pépère » Mériaux. Jean m’avait alors questionné sur ma situation …: « Professeur certifié de Sciences Physiques et actuellement Principal de Collège » Son visage s’était alors éclairé. Je n’aurai malheureusement pas eu le temps de lui rappeler son ordre salvateur de la rentrée 61 : « Tu vas en Sciences EX
Je regrette de ne pouvoir  être parmi vous pour l’accompagner ce mardi
Sincèrement
Gilles RONCHIN, 58-62, La Rochelle
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Avec le décès de Monsieur Le Professeur Jean Joly, c'est l'Ecole Normale qui meurt une seconde fois, et notre jeunesse qui s'évanouit à tout jamais.

Merci, Monsieur Joly, pour tout ce que vous nous avez apporté. Par votre bienveillante exigence vous avez fait de nous des hommes et ça, ça ne s'oublie jamais. Vous êtes dans notre coeur pour toujours.

Toutes mes condoléances à Madame Joly et aux Membres de sa famille.

Jean-Pierre Laveine (promotion 51-55), Ennevelin
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En 2001, j'ai eu l'idée, avec Jean Michel Molle, de réunir à l'EN, à l'occasion de l'assemblée générale de l'amicale, tous les anciens qui avaient choisi l'éducation physique pour faire carrière : CPG, CPC, professeurs d'EPS.

Jean a donc eu tous ses "tiots" devant lui en une seule fois.  Il m'a avoué qu'il avait un peu "craqué"

Enfin lui, avant de s'en aller pour toujours, il sait ce qu'on lui doit.

André Pruvost - prof d'EPS retraité - promotion 64/68, Haubourdin

 légendes :


photo 1 : Jean avec André Pruvost, Jean Michel Molle et Raymond Dhellemmes

photo 2 : Jean avec une partie de ses "tiots"




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Triste nouvelle ; j'adresse à toute sa famille mes condoléances les plus sincères.
J'ai été très heureux de le revoir il y a deux ans je crois. Le 6 Avril 2015, il n'a pu venir nous rejoindre (il attendait son fils cardiologue, je crois). Il nous avait adressé un message dans lequel il déplorait de ne pas assister à l'AG. Son souvenir restera gravé dans nos mémoires à l'instar de certains de nos chers profs disparus !
Nous ne manquerons pas d'honorer sa mémoire le 3 Avril 2016 !
Jean-Alain Cornil, promo 66/71, Lys-lez-Lannoy


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"JEAN JOLY vient de nous quitter.
Avec lui, c'est l'âme et l'esprit de l'Ecole Normale qui s'envolent.
Dans le respect des règles sociales qui permettaient aux normaliens de vivre en bonne harmonie, JEAN JOLY privilégiait toujours l'aspect humain quand il lui fallait résoudre un litige, régler un différend; toujours, il faisait preuve de bienveillance sympathique à l'égard des normaliens. Mais il ne cédait jamais à la facilité: grâce à son dynamisme communicatif et à son talent de persuasion, de chacun il savait obtenir un effort consenti.
Aussi bien dans ses fonctions de "surveillant général" que dans ses tâches d'enseignant, ne ménageant ni son énergie ni son temps, il oeuvrait sans cesse pour souder une équipe, pour établir des liens solides et durables au sein d'une promotion, voire même au milieu de toute la communauté éducative de l'Ecole Normale, dont il était le pilier fondamental.
Bien que légitimement meurtri quand l'Ecole Normale a été légalement dissoute au profit d'un IUFM - dont je préfère ne rien dire quant à son efficacité et à son impact parmi les futurs professeurs des écoles - JEAN JOLY a continué à travailler d'arrache-pied au sein de l'Amicale des Anciens de l'Ecole Normale, jusqu'à épuisement de ses forces.
JEAN JOLY était un véritable éducateur, un maître authentique, dont l'action était constamment guidée par le coeur.
De lui, j'ai beaucoup appris pour exercer les diverses fonctions que j'ai assumées au cours de ma carrière professionnelle. Qu'il en soit infiniment remercié!
JEAN JOLY était un meneur d'hommes."
Christian Becques , promotion 54-58, ancien professeur de mathématiques à l'ENG de Douai en 67-68, puis enseignant de didactique des maths en FP jusqu'en 1975, Biarritz


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Rentré hier soir de quelques jours d'escapade, j'ai appris avec tristesse le décès de Jean Joly. 
Jean Joly était un homme remarquable qui savait, au delà de la transmission des connaissances, donner le goût de l'apprentissage, nous aider à nous surpasser et à prendre confiance en nous-mêmes, dans un mélange subtil de fermeté et de bienveillance.
Nul doute que de nombreux normaliens lui doivent des pans de leur personnalité dans ce qu'elle a de meilleur.
C'est un grand monsieur qui nous a quitté dont le charisme restera dans nos esprits et dans nos coeurs.
Un établissement scolaire ou... pourrait s'honorer de porter son nom ?
Bernard COGET (promotion 1961-1965). Aniche

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VOICI POUR CONCLURE L'ÉLOGE FUNÈBRE PRONONCÉ PAR STÉPHAN MARCINKOWSKI, PRÉSIDENT DE L'AMICALE AUX OBSÈQUES DE JEAN JOLY :

Monsieur Joly, cher Jean,
Tu nous connaissais tous, anciens normaliens de la promo 47-51 à la 74-76, en témoignent les listes détaillées que tu fournissais à l'amicale et la rapidité avec laquelle un nom ou un surnom te suffisait pour décliner le curriculum vitae de l'intéressé.
Mémoire vivante et figure emblématique de l'École Normale d'Instituteurs, ta double casquette de professeur d'éducation physique et sportive depuis 1947 et de surveillant général à partir de 1953 était impressionnante pour les jeunes internes que nous étions à notre arrivée à l'EN. 
Avec le professeur, il était pas question de laxisme ni d'exigence surhumaine, mais avant tout de rigueur, de goût de l'effort et d'enthousiasme dans le travail du corps comme dans celui de l'esprit.
Avec le surveillant général, respect et exemplarité s'imposaient .
Nous te sommes redevables de nous avoir inculqué ton sens de l'effort, du service et de l'ouverture comme nous le sommes aussi vis-à-vis des directeurs d'EN que tu as non seulement côtoyés  mais surtout aidés à « tenir la maison » comme se plaisait à le dire Monsieur Beaucarne qui fut ton dernier directeur avant ton départ à la retraite.
Dès lors, adhérent fidèle, administrateur actif depuis 1956, vice-président depuis 1980, tu as contribué à la bonne marche de notre association, apportant tes idées, ton sérieux et ton expérience d'organisateur.
L'organisation estampillée Joly était une garantie de réussite en matière d'événements sportifs comme se plaisait à le souligner Michel Chère qui t'a succédé à l'EN.
Soucieux de valoriser le travail et les résultats sportifs de tes « petits » comme tu avais l'habitude de nous appeler à l'époque, tu as fait en sorte que le tableau des records et exploits des athlètes de l'EN, entre au musée national du sport à Nice témoignant ainsi de la vitalité de l'union sportive normalienne de Douai que tu n'as eu de cesse de promouvoir et d'encourager tout au long de ta carrière.

Nous sommes aujourd'hui réunis, parents, amis, collègues, pour rendre hommage à l'homme remarquable que tu as été, généreux, dévoué et fidèle à ton idéal.

Tu étais et resteras notre ami.

Au revoir Monsieur Joly

À bientôt Jean !

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