Du bon usage de la MASSE (*) ou comment Jacques Colpart (50-52) et ses camarades ont donné une bonne leçon de vertu mais aussi de gestion à l'intendant de l'ENI en 1950


Le 1er octobre 1950, nous franchissions le porche du 44, rue d'Arras pour deux années de formation professionnelle qui auront une influence déterminante sur la vie de la plupart d'entre nous.
L'euphorie de la libération, le retour des prisonniers ont déclenché un « boom » des naissances qui nécessite un recrutement complémentaire après Bac destiné à renforcer le recrutement traditionnel : mais nous ne sommes que  15 sur 45 candidats et toujours pas de programme de formation : depuis octobre 49, chaque école normale construit le sien en fonction de ses possibilités pédagogiques et matérielles. Pour ce qui nous concerne, nous avons la chance d'avoir une solide formation pédagogique de six mois et un accès à une formation culturelle et sociale variée : poterie, céramique, théâtre, cinéma, natation, centre d'entraînement aux méthodes d'éducation active (CEMEA) que beaucoup de nos jeunes enseignants pourraient nous envier. Cette formation nous fut fort utile pour surmonter la difficulté à conduire des CP dont les effectifs pouvaient atteindre 50 élèves et plus (exemple 63 dans un CP de Frais Marais, hameau de Douai ).

Mais pour beaucoup d'entre nous, le grand changement c'est la formation en internat, avec ses avantages : la vie en groupe qui développera un sens de l'entraide de la solidarité que, pour ma part, je ne rencontrerai plus jamais de manière aussi forte, et ses inconvénients, ses contraintes comme l'entretien des locaux, l'observation d'un règlement strict et minuté dans tous les domaines.

Notre génération, fortement marquée par la guerre et l'occupation allemande était éprise de justice, d'autonomie et de liberté. Nos héros n'étaient pas des stars de cinéma, on les connaissait, c'était les mineurs grévistes dès 1941, les résistants, les déportés, les fusillés, qui étaient parfois des parents, des voisins ou des habitants de notre village.

Si vous ajoutez à cela la méfiance acquise à l'égard de tout ce qui représentait l'autoritarisme, l'injustice à cause du gouvernement vichyssois, vous aurez une idée de ce qu'était notre état d'esprit à 18 ou 19 ans dans les années 50.

Très tôt , nous profitons de notre représentation par les chefs de classe, auprès de l'administration, pour nous organiser en coopérative scolaire afin de mieux répartir les tâches matérielles dans chaque classe, au niveau de l'école et faire circuler les demandes des élèves vers l'administration.

Chaque requête est au préalable votée dans les classes et transmise par le chef de classe ou le représentant de la COOP.

Quelques mois après la rentrée, nous faisons paraître de temps à autres une feuille de textes que nous appelons avec un peu d'emphase « journal de la Coop ».
Sur le plan matériel, nous disposions de 40 Fr. ancien mensuels en FP1  et 80 Fr. anciens en FP2 d'argent de poche qui, pour beaucoup d'entre nous, était l'unique ressource.
Il est vrai qu'une cigarette se fumait très souvent à plusieurs et notre seule « débauche » c'était d'aller chez Arthur, place d'armes, pour y déguster une portion de frites arrosée d'un demi entre le goûter et le repas du soir, mais de temps à autre.

Très vite, la solidarité s'impose comme naturelle et indispensable. Sur notre bourse d'état , l'intendance retenait, dès la rentrée, une somme dont j'ai oublié le montant pour payer la réparation des dégâts éventuels attribués aux élèves : c'était la MASSE (*).
Nous n'avions aucun justificatif de la part du gestionnaire. Aussi, lorsque nous eûmes la surprise de subir une retenue supplémentaire, quelques mois après la rentrée, pour boucler le budget « réparations », notre méfiance et l'idée d'être floués ne firent  qu'augmenter.
Très vite, nous décidons une réunion de la Coop et demandons, puisque les élèves participaient à l'entretien de l'établissement, de gérer nous-mêmes la masse à partir de la rentrée 51.

L'atmosphère devint tendue. Les chefs de classe qui devaient régulièrement prendre contact avec l'intendance pour s'y faire livrer du petit matériel nécessaire au fonctionnement des classes, se virent l'objet de pressions de toutes sortes.
Chaque matin, l'intendant passait dans toute l'école pour vérifier la propreté des classes et des tableaux avant l'heure des cours.

Un jour, il constata que le tableau d'une classe n'était pas nettoyé et pour cause, y «figurait» sa caricature sous forme d'aigle tenant dans ses serres un sac rebondi sur lequel s'inscrivait en majuscules le mot MASSE.
Est-ce que notre solidarité totale, notre insistance, ou la certitude pour l'administration qu'on allait à l'échec , on nous donna gain de cause. Alors nous avons organisé dans chaque classe des entretiens avec nos camarades pour les convaincre que l'enjeu allait bien au-delà du gain de quelques dizaines de francs.
Il s'agissait de prouver que nous étions capables non seulement de solidarité mais aussi de responsabilité.


Message reçu : en fin d'année 52, non seulement il n'y eut aucun rappel de cotisation mais après parution du bilan annuel, nous avons ristourné à chaque élève une partie de la somme initiale. Nous étions ravis. On avait prouvé qu'en agissant en adultes responsables et solidaires on pouvait faire mieux qu'avant et pour moins cher. Il est vrai qu'on ne faisait pas repeindre un mur entier de la galerie vitrée, pour effacer l'empreinte d'une semelle de chaussure !

MASSE : voici ce que le règlement d'alors indiquait à propos de la MASSE 


À la rentrée scolaire, il est demandé à chacun un versement de 500 Fr. sur lequel est prélevé le montant des dégradations dont l'élève se rend coupable.
L'ensemble des versements et des retraits est géré avec le concours des chefs de classe par la coopérative des élèves. À la fin de l'année scolaire, le reliquat est reversé aux ayant droit. Si, en cours d'année, la première mise de fond de 500 Fr. s'avère insuffisante pour couvrir les frais de réparation, il convient de compléter les versements.
Si les parents constataient des demandes d'argent abusives au titre de la masse, tous éclaircissements utiles pourraient  leur être donnés sur simple demande de leur part.

Christian Lellèvre décoré (54-57)

Christian Lelièvre a été distingué ce 11 novembre 2016 en tant q'ancien combattant d'Algérie. Pour mémoire il est principal de collège honoraire et champion de France d'orthographe, trophée d argent à la dictée des Amériques (Québec) Ci-après, les articles parus dans l'Observateur et la Voix du Nord





Camille Dhérent, ancien de la promotion 51-55 n'est plus


Macron, sujet passionnant pour les linguistes, par Paul Majowski

Je suis "tombé" sur un article consacré aux signes diacritiques dont le macron. Comme il est question de réformer l'orthographe depuis des années déjà et que d'aucuns souhaiteraient supprimer les accents cet article tiré de Wikipédia me semble pertinent pour alimenter le débat.


Cet article figure dans          https://fr.wikipedia.org/wiki/Macron 

Il devrait passionner les linguistes mais ne le sommes-nous pas tous  … à la manière de Monsieur Jourdain ? Et les têtes savantes penchées sur la réforme de l'orthographe, au premier chef !



Remarque : la photo de la plaque signalant la place de Kyoto ( Paris,15e arrondissement ) peut être consultée  sur le site de Wikipédia. Elle comporte un macron, signe diacritique .














Le macron ‹ ◌̄ › est un diacritique de plusieurs alphabets : latin, grec et cyrillique. Il prend la forme d’une barre horizontale que l’on place le plus souvent au-dessus d’une voyelle. Son principal rôle est d’indiquer que le signe qui le porte reçoit une quantité vocalique longue ; il s’oppose en cela à la brève ‹ ◌̆ ›.



Il est aussi utilisé pour modifier la valeur de certaines consonnes comme l̄, m̄, n̄, r̄, v̄, ȳ dans l’écriture de quelques langues, ou d’autres consonnes comme ḡ dans certaines translittérations. Le macron se retrouve aussi au-dessous de certaines lettres modifiant ainsi leur son, où on l’appelle macron souscrit ou ligne souscrite.





Le français n’utilise normalement pas de macron (sauf pour les transcriptions de termes étrangers, notamment arabes et japonais).
Cependant, la linguiste Nina Catach (1923-1997) a signalé en 1989, dans Les Délires de l’orthographe, un usage du macron dans la presse1 :
« Aujourd’hui je pose la question : avons-nous besoin de deux accents, l’aigu et le grave ? Notre presse imprimée, toujours à l’avant-garde, a résolu le problème (autre problème séculaire) des capitales non accentuées, et de l’aspect disgracieux des accents de guingois en travers des titres, par une procédure, sans bavures : un seul accent, horizontal, qu’on appelle couramment l’accent plat : DEUX BUTS ENCAISSĒS
 : UN OUVRIER TUĒ
 :UN PIĒTON RENVERSĒ PAR SON FRĒRE. »
Puis, à propos du rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques, Nina Catach constate que les élèves l’utilisent souvent dans leurs copies lorsqu’ils ont un doute quant au type d’accent à choisir, afin de ne pas à avoir à se prononcer, et ainsi éviter d’être pénalisés en cas d’erreur2. Cette pratique est appelée « neutralisation de l’accent », et une étude montre que son usage est courant chez les adultes également3,4.
À ce sujet, l’orthotypographe Jean-Pierre Lacroux (1947-2002) répond en 1976 :
« les travaux historiques de Nina Catach sont certes remarquables, mais je suis loin de partager tous ses points de vue sur la situation actuelle et singulièrement pas, puisque c’est le sujet, son curieux penchant pour l’accent plat (qui pourrait remplacer l’aigu et le grave). »
Le linguiste Maurice Gross (1934-2001) recommande également en 1989 de remplacer les trois types d’accent (ainsi que le tréma) par cet accent plat, afin de réduire le surcoût de traitement pour l’informatique, par rapport à des langues comme l’anglais qui n’utilisent pas de diacritiques.

À PROPOS DE PAUL ET YVONNE DUMONT, PAUL MAJOWSKI A RASSEMBLÉ QUELQUES-UNS DE SES SOUVENIRS ET DE SES RÉFLEXIONS SUR LE MÉTIER D'ENSEIGNANT

Rêveries d'un normalien de la promo 58-62 à l'E.N.G. de Douai

« Monsieur Gavériaux, allez donc nous chercher un rameau ». Jean-Pierre Gavériaux, flatté de la confiance que lui avait témoigné Mme Dumont, quitta son siège en faisant un geste à l'adresse de ses camarades de classe. Le cours d'arts plastiques reprit, Mme Dumont circulait entre les tables, encourageant les uns, conseillant ceux qui, malgré leurs efforts, n'obtenaient pas un bon rendu des  jeux de l'ombre et de la lumière sur les antiques bustes de plâtre. Un rameau ? Je songeais aux ruines romaines gagnées par  la végétation au cours des siècles.

Lorsque Jean-Pierre parut, rameau sur l'épaule, un rameau mais pas vraiment un arbuste, la classe le salua d'un énorme éclat de rire. Impassible, Mme Dumont saisit le rameau qui dépassait en taille ce qu'elle avait commandé. Jean-Pierre déjà très populaire à l'époque, se remit à dessiner sans se soucier du retard occasionné par son incursion dans le parc de l'école normale. 

Mme Dumont était appréciée de tous les potaches que nous étions, habituée à leurs facéties,  mais elle ne pouvait ignorer que nos regards étaient chargés d' une juvénile et admirative amitié. Nous la surnommions Miss Doum-Doum, « Doum » étant l'apocope de « Dumont » . Les promos antérieures nous avaient légué ce surnom. Avaient-ils trouvé un rapport entre « Dum » et « dumm » en allemand ? « Miss » lui allait bien, elle était notre Miss !

Mme Dumont assurait les cours d'histoire de l'art. Les documents nous étaient présentés en amphithéâtre, un antique épiscope projetait une image blafarde obtenue à partir d'un livre glissé dans l'appareil. Grâce à cette technologie rudimentaire nous découvrîmes les  somptueuses fresques du palais de Cnossos. Les belles crétoises, nous contemplaient,  l'oeil souligné de noir. Leurs coiffures libéraient une petite boucle sur le front, une autre plus ample le long du visage. La chevelure de Mme Dumont avait le charme de ces antiques coiffures si raffinées.

Un public restreint était concerné par des séances particulières afin de préparer le concours d'entrée au lycée Claude Bernard de Paris, lieu de formation des professeurs d'arts plastiques. J'en étais, avec peu de chances de réussite, car l'année du Bac me laissait peu de  loisirs pour m'entraîner. En revanche il m'est arrivé de côtoyer Claude Salomon de la 56-60 : j'étais fasciné par sa maîtrise de la technique des hachures obtenues avec plume à dessin et encre de Chine. Il fut admis à Claude Bernard . Alain Carré me signale que Roger Compagnon et Pierre Courtois formaient un trio de passionnés du dessin avec Claude Salomon . Mme Dumont a su guider, encourager ceux qui avaient des aptitudes particulières en arts plastiques. Cette élite pouvait accéder au grade de professeur certifié.

Ces souvenirs ne m'ont pas quitté depuis plus d'un demi siècle. Il fallut cependant que je contacte  Jean-Pierre . Déjà, au cours des assemblées générales, les copains de la 58-62 que je questionnais m'assuraient n'avoir aucun souvenir de l'incident du rameau. Jean-Pierre non plus, à ma grande déception ! Un pur fantasme, donc ? Ce fut l'occasion de discuter avec Jean-Pierre, sa carrière de principal de collège et de formateur de principaux vaut d'être signalée. 

Je revois dans ce passé maintenant si lointain les silhouettes de M et Mme Dumont alors qu'ils se dirigeaient vers leur DS Citroën. L'ample manteau de Mme Dumont ondulait au rythme de la marche, dans l'élégante simplicité de ce qui n'était pourtant qu'une banale routine. Dès qu'ils s'asseyaient, la suspension hydro-pneumatique laissait retomber la carrosserie. Au démarrage l'avant se soulevait dans un mouvement majestueux. M. Dumont avait actionné la commande assistée du levier de vitesse situé derrière le volant monobranche.

M. Dumont nous plongea d'emblée dans la dure réalité du travail intellectuel... avant que l'on ne puisse en recueillir les fruits. Je ne fus pas le seul à obtenir une note catastrophique à la première dissertation. Le choc d'un 6 sur 20 !
J'ai oublié l'intitulé du sujet , il me reste en mémoire qu'il s'agissait du rapport entre la littérature et l'histoire dans la lettre que Corneille adressa à Richelieu. Y étaient évoqués les thèmes de la protection que recherchait l'écrivain et celui de l'image du héros appelant la munificence du grand seigneur.Je ne dispose plus de la copie mais les annotations sont restées gravées dans ma mémoire : « jargon », « fin de correction » au bas de la première page. 

J'avais une haute opinion de mes aptitudes en rédaction, mais il s'agissait des rédactions que j'avais produites en classe de 3ème au  cours complémentaire d'Aniche. 


2 exemples : 

1





















2 Page 1 de l'original

et sa retranscription :


Majowski Paul 3A C.C. Basuyaux Aniche             Mercredi 4 décembre 1957

Rédaction n°5


Note obtenue : 18/20


Vous avez été pris de pitié. Dites dans quelles circonstances. Faites part de vos impressions.



Un vendredi matin des grandes vacances, je partis au marché, cent francs en poche. Maman était contente de moi et, pour me récompenser, m'avait donné de quoi acheter quelque chose au bazar.

Avant de dépenser mon argent, je visitai minutieusement le marché, cherchant à engager avantageusement mon argent. Sur le point de faire demi-tour, j'aperçus un marchand d'oiseaux. Ses bestioles pouvaient être achetées au prix normal ou gagnées à la loterie. Après maintes hésitations je me décidai à prendre un billet.Le cœr battant, je dépliai le billet et je lus : « GAGNÉ ». Je ne pus réprimer un mouvement de joie et je réclamai aussitôt une petite perruche bleu ciel. Je l'obtins tout de suite dans une petite boite en carton faute de cage. Triomphalement, la boite en avant, je pénétrai dans la cuisine.Ma mère s'approcha, curieuse de voir ce que j'avais pu dénicher avec mes cent francs. Je lui dis de bien fermer portes et fenêtres et, d'un geste brusque, je fis sauter le couvercle. La petite perruche bleue s'envola. Ma mère fit retentir son petit rire clair. « Je n'aurais jamais cru que tu aurais pu acheter un oiseau ! » s'écria-t-elle. La surprise était complète.Je me mis rapidement à la fabrication d'une cage pendant que « Juliette » voletait de ci, de là, se posait sur le lampadaire, babillait, visitait les coins et les recoins. Il luivint à se poser sur le canapé. Le chat, qui suivait attentivement, yeux mi-clos, son manège, bondit soudainement sur elle. Je n 'entendis qu'un cri d'agonie. Quelques plumes voletèrent. L'oiseau dans la gueule, Minet battit en retraite sous le fourneau. Je me précipitai sur lui ? l'attrapai par les poils et me mis à le secouer comme jamais chat ne fut secoué. Avec un miaulement déchirant, il lâcha sa vistime. Le tenant toujours, je le lançai dehors. Ma mère, occupée à repasser, accouirut en entendant ces cris, pour me voir en pleurs, tenant un cadavre dans les mains. « Jésus Maria ! » s'écria-t-elle en joignant les mains, « ce maudit chat lui a fait du mal ! J'aurais dû te prévenir, justement j'y pensais. »
Une douleur indicible m'écrasait le cœur. J'avais peine à respirer. Les larmes coulaient seules, comme si les écluses lacrymales s'étaient soudainement ouvertes. Pour la première fois j'avais dans les mains, sous les yeux, un petit être encore chaud. Pauvre petite Juliette! Pauvre petite martyre ! 
J'essayai de me maîtriser et lui fis, comme je pus, la respiration artificielle. Ensuite je lui mis quelques gouttes d'eau dans le bec et je lui rafraîchis la tête. Par tous les moyens possibles je voulais ramener à la vie ce petit corps inerte qui, il y a quelques minutes, frétillait.
Elle était si belle, cette petite perruche. Je caressai son plumage si délicat, si doux, si joli, du bout des doigts. Je n'osais respirer. Ses petits yeux vitreux semblaient regarder quelquechose si loin, si loin !
« Ah!Le maudit chat!Je le tuerai, je l'écorcherai, je le … je ... » et des sanglots de rage m'ébranlèrent. J'étais révolté contre ce cruel carnassier. Je me promis de ne plus jamais l'aimer ; de le chasser.
Très tendrement, je pressai ce petit corps couleur du ciel contre mon cœur. Je voulais lui céder une partie de ma vie pour le ressusciter. Si, à ce moment-là, ! j'avais pu exprimer un vœu, j'aurais dit à coup sûr : « Que Juliette revienne à la vie !  Mais quoi ! Désirer et soupirer ne mène à rien ! » Mon petit oiseau chéri était mort.
Une dernière fois je contemplai ces plumes azurées, ce bec jaune, ces minuscules pattes jaunes, ces ailes qui ne s'ouvriraient plus.
Il y a une demi-heure à peine, tu étais encore admirée sur la place du marché .Tu allais avoir une belle vie, enviable de bien des perruches et voilà que tu me quittes ! Sous une pluie de chaudes larmes, j'enveloppai le corps mortuaire dans un mouchoir immaculé, en guise de linceul. Le cercueil fut un vieux plumier. Je représentais les pompes funèbres et le cortège. Dans un coin de mon jardinet, j'enterrai le cercueil et j'écrivis sur une minuscule pancate :
« Ci-gît
Juliette chérie
Morte un vendredi. »
Pour une fois je fis exception au proverbe, car n'ayant pas ri vendredi, dimanche à la vue de la tombe je pleurai.

(j'ai fréquenté l'école Basuyaux de 1948 à 1958). M. Dordain  était notre professeur de français, par la suite il devint le principal du collège succédant au cours complémentaire. Ses cours étaient passionnants. Je le revois bondissant, les yeux brillants, tant son enthousiasme était grand. Personne n'eût songé à chahuter tant il nous captivait. Il exigeait des efforts particuliers pour améliorer l'expression écrite. Les pléonasmes que comportait le langage parlé se retrouvaient dans un tableau à double entrée intitulé « les solécismes anichois »  Il fallait en tenir compte dans nos rédactions. On avait écrit en grands caractères sur la page de garde : « Combattre ses fautes ».



À PROPOS DE SOLÉCISMES





Avant la classe de 3 ème le terme « solécisme » m' était inconnu. J'en pris connaissance au cours de l'étude des « Femmes savantes ». Cette pièce de théâtre donna lieu à des cours passionnants. M. Dordain mima avec flamme la scène au cours de laquelle M. Jourdain dit : « C'est à vous que je parle, ma sœur. Le moindre solécisme en parlant vous irrite mais vous en faites, vous, d'étranges en conduite », tout en évitant le regard courroucé de son épouse, pour se tourner vers sa sœur. Nous n'allions au théâtre que tout à fait exceptionnellement, il fallait organiser un transport en autocar pour se rendre à Denain. Pourquoi pas Douai ?

Le premier trimestre à l'école normale en classe de 1ère C (première année à l'E.N.G. donc classe de seconde dans la terminologie du lycée) exigea d'énormes efforts d'adaptation. J'avais été reçu 39ème sur 100  au concours d'entrée, pas mécontent de me situer plutôt dans la moyenne. Le succès n'était pas assuré, même en redoublant. Au premier trimestre l'appréciation lapidaire de M. Dumont tomba comme un couperet : 
                « Très faible. Travail insuffisant »
                 Devoirs  6/20                  Composition 4/20 !!!

J'étais pourtant classé 8ème sur 33 élèves pour l'ensemble des matières. La plupart des élèves rencontrèrent les mêmes difficultés sauf Daniel Neveu. Il avait étudié le latin et peut-être le grec, ce qui ne fut jamais corroboré puisqu'il quitta l'E.N.G au cours du premier trimestre.On comprend que « Popaul », le surnom de Paul Dumont, n'était pas toujours prononcé avec aménité.

J'oubliais les belles notes obtenues en classe de 3ème. Je peux citer en référence une rédaction mais je n'ai gardé aucune dissertation de seconde. Je ne suis pas le seul à constater que M. Dumont ne corrigeait pas au-delà de la première page d'une copie qu'il jugeait mauvaise, les mentions « fin de correction » et « jargon » sonnaient comme une condamnation. Je ne sais plus comment je jargonnais mais je devais jargonner. M. Dumont était un professeur exceptionnel, peut-être avait-il eu des classes de prépa avant sa nomination à l'E.N. , ce qui aurait justifié son système de notation.

Je mobilisai toute mon énergie au cours du 2ème trimestre d'où ce bilan en français :
                  Devoirs 13,66/20            Composition 10/2     « Bien. Intelligent, travailleur »

                   Classé 1er sur 25 élèves dans la classe de 1C.
Le 3 ème trimestre fut moins bon, mais ne dit-on pas que c'est le 2ème le plus important ?
Les promos précédentes ont mis en scène des pièces de théâtre, non pas la 58-62. M. Dumont fut-il gagné par une certaine lassitude ?
Alain Carré m'a surpris quand il m'a déclaré n'avoir pas suivi les cours de M. Dumont  en première année : M. Haremza fut son prof de français. « De mon temps » on avait Zaza en deuxième année, nous, les « croûtons ». Autre style, autre rapport avec les élèves. 

Il ne faut pas croire que noter « largement » signifiait une plus grande popularité pour le professeur. Là encore lorsque nous nous rencontrons entre anciens nous évoquons le « good, eighteen » que M. Dubus octroyait régulièrement à l'oral. 

Au cours de ma carrière de professeur d'anglais j'ai été confronté au problème de la notation. L'œuvre de Henri Piéron (entre autres chercheurs) a été particulièrement éclairante. Pour être bref on peut citer sa comparaison de copies ayant le même contenu, une dactylographiée, d'autres dans des présentations plus ou moins soignées. Les écarts entre les notes étaient énormes. D'où l'intérêt que l'on a porté à la docimologie. Le F.A.P. (plan de formation académique) a introduit les notions d'évaluation normative et d'évaluation formative. En outre nous avons connu cette réforme qui remplaça la notation chiffrée par la notation par lettres. 

Je retrouvai le même effet de seuil si difficile à franchir à l'entrée de l'université. L'école normale de Douai m'avait appris de ne pas me contenter des succès passés. L'excellence réside dans ce qui reste à construire. Je suis redevable de ce que je suis à l'école normale. 

J'explique aux jeunes collègues que le système éducatif actuel n'a plus rien de commun avec ce que j'ai connu. Il fallait réussir l'examen d'entrée en 6 ème pour éviter de passer en classe de fin d'études primaires sanctionné par le « Certif » pour les lauréats. En classe de 5 ème on passait encore un examen : le complémentaire, puis le brevet à l'issue de la classe de 3 ème , ce brevet comportait de nombreuses matières à la différence du brevet des collèges actuel. À l'époque on pouvait trouver du travail, le brevet en poche. Les élèves de la classe de fin d'études étaient réputés difficiles. On les voyait défiler au pas, au rythme du pied gauche tapant sur le sol. Ils avaient des maîtres aguerris comme M. Baudrillard. Les éclats de sa voix puissante résonnait jusque la grand' place d'Aniche. Dans la période de l'après-guerre certains de nos maîtres étaient rentrés de captivité. Il fallait respecter la discipline stricte, personne ne s'étonnait que l'élève indiscipliné recevait des coups de règle sur les doigts.

De fait, les familles aisées qui avaient de l'ambition pour leurs enfants les envoyaient au lycée dans « les petites classes » du primaire, jusqu'en 3 ème, ensuite il allait de soi que c'était encore le lycée, dont le programme offrait l'enseignement du latin, du grec et plusieurs langues vivantes . Les élèves des cours complémentaires qui voulaient poursuivre leurs études entraient au collège moderne, moins « coté » que le lycée. Néanmoins une autre voie s'offrait à une élite composée des meilleurs éléments du c.c. : l'école normale d'instituteurs. Encore fallait-il réussir le concours, pour lequel on pouvait redoubler en classe de 3 ème. De mémoire, à mon époque, se présentaient environ 350 candidats pour 100 places à l'E.N.G., mais 1000 candidates pour 100 places à l'E.N.F. 

Conclusion : on mesure l'ampleur des mutations sociétales au cours de ce regard rétroactif. Le jeune enseignant de mes débuts espérait que l'école puisse changer la société. Est-ce que ce débat a encore cours ? La mutation de l'école normale vers l'I.U.F.M.  puis vers l'ÉSPÉ répond-elle aux besoins de la société ? 

La vie vaut-elle d'être vécue, par Paul Majowski, à propos d'un professeur de philosophie remarquable, Monsieur Serri

Monsieur Serri 


Je réponds à l'appel aux témoignages concernant nos professeurs à l'EN de Douai afin que leur mémoire ne se perde pas dans l'oubli ou l'indifférence. 
Il m'est difficile de dire lequel m'a impressionné le plus, mais M. SERRI est de ceux-là. Discret, attentif aux idées des uns et des autres, tolérant à une époque où les idéologies militaient pour s'imposer, il représente pour moi l'oeuvre d''un intellectuel qui réussit à approfondir les sens de l'humain sans perdre de vue qu'il s'adressait à de futurs enseignants. 

Le corrigé de la dissertation "LA VIE VAUT-ELLE D'ÊTRE VÉCUE"  prend un relief très fort en écho aux événements tragiques auxquels nous sommes confrontés. La pensée de M. SERRI nous fait accéder aux valeurs universelles de l'école républicaine.






LA VIE VAUT ELLE D'ÊTRE VÉCUE ?


Corrigé de M. SERRI pour la classe de Philo (année 1960-61)
Notes et saisie au clavier : Paul Majowski

Introduction.

On peut constater que dans le monde tous les êtres recherchent le bien-être, le bonheur, de même que, sur le plan de la matière, les astres obéissent à la loi de gravitation universelle. Quand le bien-être disparaît, l'être n'est plus suffisant. Le bonheur va se présenter autrement aux hommes qu'aux animaux, car réfléchis et doués d'esprit critique. La réflexion entraîne des conséquences graves, elle permet la connaissance du possible et la perception de l'avenir.
Qu'est-ce que le bonheur ? Il se présente autant de bonheurs que d'individus, d'où risque d'égarement.

A) Axes théoriques du bonheur.


On remarque trois attitudes devant la vie :
a. Les fatigués
b. Les bons vivants
c. Les ardents

a. L'existence est une erreur pour un raté. Il s'agit de quitter le temps le plus rapidement possible.
(l'hindouisme. Schopenhauer) Il n'y a pas d'avenir, seulement un passé de catastrophes. Seul le néant est une fin. Attrait du suicide. Les fatigués diminuent la surface d'exposition. Ils ne croient à rien pour ne pas être déçus.

b. Les jouisseurs du moment présent pratiquent un hédonisme païen (tels Gide, Montherlant). Ils jouissent à chaque instant de chaque chose. La guerre est un mauvais moment à passer. Le danger est de devenir blasé, d'où nécessité de régler les plaisirs qui peuvent être subtils, intellectuels ou sensuels. Ils étalent la surface d'exposition. (Renoir)

c. Les ardents s'élancent vers l'avenir. Vivre est une ascension et une découverte. Il vaut mieux être car l'être est inépuisable. Le bonheur de croissance n'existe pas par lui-même. Ce n'est pas un objet que l'on poursuit, mais un « sous-produit » de l'effort.

La vie se divise en trois branches, comment choisir sans que ce soit purement subjectif ? Les faits peuvent-ils résoudre un problème de valeur ?

B) La réponse des faits.

1) Solution générale.

On pense que l'univers se meut depuis les origines de deux courants.
a. La matière se désagrège.
b. Elle aboutit à l'édification de types organiques dont les plus riches forment le monde vivant. Les savants pensent que la vie ne se manifeste pas au hasard. Cette multiplicité d'espèces correspond à une dérive. La vie semble orientée. Hasard ou non , le transformisme est évolution. Il est une façon irréversible de progresser vers des états d'organisation de plus en plus complexes et des états de conscience de plus en plus élevés.

Quelle attitude à prendre en face de la vie ?
Nous sommes  dans un mouvement qui nous prend dans son orientation. Il n'a pas commencé avec l'homme. Il y a toujours eu une masse d'êtres accédant à plus de liberté (plante,animal,homme) Notre sens de la douleur est une conséquence de la connaissance, de notre sensibilité plus fine.
Le recul, dans le premier cas, l'arrêt dans le second, est absurde, contradictoire à ce que nous a donné l'être. Sous peine de contradiction nous ne pouvons qu'adopter le choix primordial impliqué dans le monde dont nous sommes les éléments réfléchis. La raison bous indique le sens des directions de ce monde. La liberté permet de la suivre. La seule direction qui vaut est le dépassement. Scientifiquement le seul bonheur est le bonheur de croissance.
Si l'on veut être heureux en ce monde, il faut laisser les fatigués en arrière, les jouisseurs s'allonger et rejoindre ceux qui risquent l'ascension (accepté par marxistes, existentialistes thomistes, refusé par les existentialistes et phénoménologues)

2) Solution détaillée.

Dans le monde la vie est l'un des mouvements suivants : elle se dégrade ou elle s'affine. La vie va vers plus de cohérence, plus de complexité (ex : le système nerveux). La complication de l'organisation a pour effet d'approfondir le centre de l'être. La notion d'intériorité est le propre de l'humain développé. L'individu primitif n'est qu'instinct : il est relié à la Nature. Notre conscience est autonome, elle est commencement d'action. L'autonomie de l'homme est plus grande que celle de l'animal,  elle est commencement d'action car la conscience de l'homme est réfléchie.

Comment s'opère dans le détail et en fait cette marche vers la plus grande unité de soi ?
Il est possible de dépersonnaliser l'individu en en le laissant pas seul avec lui-même, par la presse, la radio etc …
Le processus de notre unification intérieure comprend trois phases :
a) se centrer sur soi.
b) se décentrer sur l'autre.
c) se centrer sur plus grand que soi.

a) Centration :
Physiquement, intellectuellement, moralement, l'homme n'est l'homme qu'à condition de se cultiver.Nous devons travailler toute notre vie à nous organiser, réaliser notre unité dans nos idées, nos sentiments et notre conduite. Être est d'abord se faire et se trouver. On ne se trouve pas par des mariages successifs par exemple.

b) Décentration :
Une tentation élémentaire guette, dès sa naissance, le centre réfléchi que nous sommes : ce sera de s'imaginer que pour grandir il faut s'isoler sur soi. Mais je ne suis pas seul sur Terre. Ce travail de centration n'est pas le propre d'un homme.
Si individualistes que soient les êtres pensants, ils ne représentent chacun qu'un des éléments d'un système auquel ils ne peuvent échapper. La physique moderne nous apprend que l'individu physique est une abstraction. L'atome est toujours dans un système . Le système n'est jamais saisi seul, il est système de … Les individus ne sont pas seuls, ils se définissent à partir d'un système. Physiquement et ethnologiquement, l'humanité est un système plural.Il est impossible de progresser jusqu'au bout de soi, même sans sortir de soi pour s'unir aux autres. S'unir aux autres permet un surcroit de conscience. La loi de complexité est importante : un ensemble très complexe est par des liens nécessaires, non par des éléments juxtaposés. Par exemple, l'amour nous pousse à associer notre centre individuel avec d'autres. On se complète l'un l'autre dans un couple.

c)Surcentration :
Pour être pleinement nous-mêmes il faut élargir la base de notre être. Une fois un petit nombre d'affections privilégiées, ce mouvement ne peut plus s'arrêter. Nous sommes aspirés toujours davantage vers des rayons plus grands. Dans le monde d'aujourd'hui, il est certain que nous sommes contraints à nous ouvrir.Cela ne signifie pas éclater ni se disperser. Ce n'est qu'à notre époque que le sens social d'appartenance à une seule humanité a pris une signification. Il semble que malgré et peut-être même par les guerres, un rapprochement se soit produit. Il est même dû à la surpopulation et la technique.
Constatons que :
- sous la pression d'une population accrue et de liaisons économiques nous ne formons plus qu'un corps.
- dans ce corps que commence à faire l'humanité, par suite de l'établissement progressif d'un système unificateur de science (Σ), de technique, nos pensées tendent de plus en plus à fonctionner comme les cellules d'un même cerveau. Il s'agit de faire bloc avec toutes les autres existences. Dans ce sens il n'est pas possible de se désintéresser de la politique.


Conclusion.

La vie nous demande de nous incorporer, de nous subordonner à une totalité organisée dont nous ne sommes, sur le plan cosmique, que des parcelles conscientes. C'est bien sûr de développer soi-même, se donner à un autre, mais aussi ramener sa vie à un plus grand que soi. Être, aimer, adorer, doivent être les trois mouvements, les trois phases de la personnalisation.(jusque 6 ans : égocentrisme, 6-11 ans : objectivisme, puberté : repli, adolescence : idées nouvelles, adulte : prise de position).


Vérification.

Le bonheur de grandir (chez l'enfant), de se compléter intellectuellement … est vécu, de même que le bonheur de se joindre aux autres. Mais le bonheur de s'immerger, de se perdre dans plus grand que soi n'est il pas la pleine spéculation, une illumination ? Qui s'en soucie dans le monde matérialiste et positiviste où nous sommes ? Cette visée de l'avenir n'est elle pas utilisée par d'autres ? (Clergé).
Il faut citer les Curie, Saint-Exupéry, pour qui une vie n'a pas de valeur si elle ne fait pas partie d'un édifice. Le stade de surcentration est particulièrement atteint chez l'alpiniste, l'aviateur, les hommes qui meurent pour une idée.


Règle du bonheur .

La vie la peine d'être vécue si le bonheur est atteint par :
- édification (unification) de soi-même.
- union de notre être avec des égaux.
- subordination de notre vie à une plus grande que la nôtre.

Il faut :
- réagir contre la tendance au moindre effort, l'éparpillement.
- réagir contre l'égoïsme dont la conséquence est :
de se fermer sur soi-même
de réduire l'autre à l'esclavage.
- transporter l'intérêt final de nos existences dans la marche et le succès du monde autour de nous, sinon il n'y aura pas de joie stable. L'axiome c'est de faire grandement les petites choses. Pour se donner à fond il faut adorer, ce qui est possible indépendamment de l'amour. Mais il n'est peut-être pas possible d'être une collectivité impersonnelle. L'amour de l'humanité peut entraîner des violences. C'est pourquoi il est possible de rechercher un sommet qui puisse être amiable.C'est ici que se situerait la voyance en un Dieu vivant qui serait la tête de l'humanité, qui ne vivrait que et par cette humanité.



Edgar Morin revient au lycée d'excellence


Pierre Courtois FP 60-61 nous a quittés. C'est Émile Delcroix qui nous fait part de cette triste nouvelle

Pierre COURTOIS - FP de 60 à 61 rattaché à la 56/60 n'est plus

Il a été prof toute sa carrière,
Nous  étions amis et aussi voisins un temps.
Ci-joint un SCAN de l'avis de décès paru dans Voix du Nord.
Amitiés

Émile Delcroix 

En ces temps de souvenir et de recueillement à propos de nos proches disparus, petite visite au cimetière des Trois faubourgs à Douai sur la tombe de Paul et Yvonne Dumont, nos chers professeurs de français et arts plastiques

On peut lire sur le marbre de la tombe : Pr. Paul Dumont 7.8.1918  - 11.8.1983 & Pr. Jeanne (Yvonne ) Dumont, née Dupuch 22.7.1925 - 18.3.2007


Paul Dumont, dit "Popaul" et Jeanne (alias Yvonne) Dumont, surnommée Miss Doum, ont été, chacun dans leur domaine, nos maîtres, nos conseillers, nos (quasi) parents de substitution pour certains, pendant nos années à école normale. Nous leur devons beaucoup. Et nous ne manquons pas de leur rendre hommage dans notre blog, chaque fois que l’un d’entre nous a une anecdote, un fait saillant à rappeler. Et nous espérons que cette publication amènera de nouveaux témoignages, souvenirs marquants de leur pédagogie si particulière et de leur dévouement à leur chère école normale où ils ont fait toute leur carrière.


De gauche à droite, un certain 19 octobre 2016, en recueillement devant la tombe de Paul et Yvonne Dumont, ("Popaul" et "Miss Doum" pour les intimes) : Jacques Colpart, Alain Carré, Roger Façon, Michel Wencel (et moi-même, Jean-Marie Devaux qui prends la photo), suite à la réunion du conseil d'administration de l ‘amicale des anciens de l’école normale et IUFM de Douai.




RETROUVAILLES D'OCTOBRE POUR LES ANCIENS DE L'ÉCOLE NORMALE DE DOUAI LORS D'UNE JOURNÉE COMMÉMORATIVE DE LA BATAILLE OUBLIÉE DE MONS EN PÉVÈLE SUIVIE D'UN BANQUET À L'ESTAMINET FLAVIEN



Mons-en-Pévèle le dimanche 16 octobre


Par cette belle journée d’automne, une trentaine d’Amicalistes accompagnés pour certains de leurs conjointes s’est donné rendez-vous. Ce panel de différentes promotions s’est  retrouvé  à Mons-en-Pévèle, village verdoyant perché sur une butte, au sud de la région lilloise.
Les Amicalistes ont visité la salle des batailles : musée retraçant la bataille de Mons-en-Pévèle et traçant un parallèle intéressant avec la bataille de Bouvines de 1214.
Le 18 août 1304, les Flamands ont affronté l’armée royale de Philippe le Bel. Cette salle des batailles, dans une présentation résolument pédagogique, retrace le déroulé de la bataille et présente au public des éléments de la vie du moyen-âge à cette période.  
Ce musée méconnu mérite une visite.
Sept siècles plus tard, dans l’amitié et avec une volonté partagée, Pévélois et Brugeois unissent leurs efforts pour construire une paix durable.
Ils se rencontrent, en particulier, chaque 18 août dans une cérémonie fraternelle devant la reproduction de la statue flamande de Notre-Dame de la Poterie. Au cours de la bataille, les Brugeois firent promesse à Notre-Dame de la Poterie de lui porter chaque année, en procession, un cierge de 36 livres s’ils rentraient sains et saufs chez eux.
Une stèle de la paix originale dans sa conception peut-être vue  au cours d’une balade à effectuer dans ce magnifique village.

André Léger (66-71)



Voici une petite rétrospective en images de la journée






Un extrait des propos du conférencier





L'anecdote de Gérard Vienne au calvaire des 4 bons dieux


question de Stéphan Marcinkowski sur d'éventuelles remontées d'indices à la surface




MICHEL TREMPONT (54-58) N'EST PLUS

Nous avons le regret de vous faire part avec retard du décès de notre ami Michel Trempont, dont voici le mortuaire :

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