Jubilé de la promotion 64 68.Une belle rétrospective en vidéo et en images préparée par André Pruvost










Notre voyage de promotion, marquant la fin de nos 4 années d’études à l’EN,  devait se dérouler en mai 1968, la destination choisie étant la Tunisie.Evidemment, cela ne s’est pas passé comme prévu !  50 ans plus tard, il fallait donc rattraper le coup !  

Environ 80 camarades de notre promotion ont été retrouvés. 27 ont participé au jubilé. 19  compagnes nous ont accompagnés.
Pour la petite équipe qui s’est mise au travail dès 2014, plusieurs challenges devaient être relevés.
D’abord, comment se reconnaître après toutes ces années ?  Un trombinoscope comparatif a été mis au point un mois avant le jour « J »  Chaque jubilaire nous a envoyé une photo récente. Nous avons mélangé le tout avec nos trombines d’époque relevées sur les photos de classe. Le jeu consistait à rapprocher les 2 clichés.
Le jour J, nous avons muni chacun d’un badge avec son identité et sa photo d’époque. On évitait ainsi de se demander toute la journée : qui c’est celui-là ?
Calme absolu devant le monument aux morts pour saluer la mémoire des normaliens de Douai qui n’ont pas eu le temps de voir leurs élèves. Le temps quand même pour nous de vérifier que tout le monde était bien arrivé et avait  fixé son badge.
On pensait  naïvement que les souvenirs remonteraient à la surface au fur et à mesure que le champagne descendrait dans les bouteilles. Erreur : les souvenirs sont remontés tout seuls, bien avant la première coupe !
Un petit film d’une demi-heure avait été conçu en mixant les photos d’époque avec les chansons d’époque : quand on mélange les souvenirs visuels et sonores, l’effet est saisissant.  Tellement saisissant que plus personne n’écoute les commentaires pourtant élaborés minutieusement.
Nos compagnes découvrent nos pitreries d’ado. Et finalement, quand est-ce que vous travailliez ?  Souvent. Mais pendant les cours et  en étude surveillée, on ne pouvait pas prendre de photo.
Séquence nécrologie : nos camarades disparus défilent sur l’écran. Ainsi soit-il   ou comme disent les Beatles : let it be    C’est la musique que nous avons choisie pour leur rendre hommage. C’est aussi à ce moment précis que nous rajeunissons de 50  ans.
A la cantine…c’était très bon d’après ce que nous ont dit nos compagnes.  Pour nous, la quantité de souvenirs qui sortait de notre bouche rendait l’ingestion des aliments difficile, puisque tout passe par le même trou. On fait donc confiance à nos compagnes : ça devait être très bon.
C’est fini. Personne n’ose dire : à l’année prochaine… Mais tout le monde y pense.
Qui va prendre l’initiative ?

De la part d’André PRUVOSTPour l’équipe qui a organisé ces retrouvailles.


Discours de Robert FOURIOT


Le dimanche 8 avril 2018 au cours de la journée des retrouvailles de la promotion 1964/1968 de l’Ecole Normale d’Instituteurs de DOUAI

Je me souviens de Georges Hage,  dit Johage,  qui après avoir tenté de nous apprendre à nager au prix d’efforts très mesurés,  entama une carrière dans d’autres eaux, moins aseptisées,  celles de la politique.
Je me souviens de ce professeur de musique qui,  avec  talent et patience,  réussissait  à nous apprendre des airs difficiles du répertoire classique. Nous qui dans nos milieux modestes n’avions pas toujours eu l’occasion de taquiner la muse, découvrions et interprétions très  honorablement « La romance à l’étoile », « l’air de Papageno », « le bouillant Achille », ou autre « Largo de Haendel ».
Je me souviens de Monsieur Dubus, du rituel de début de l’heure par une courte interro orale : « Who is John ? », « John is a boy », « Eighteen », ce 18, faute de faire de nous des virtuoses de la langue de Shakespeare, permettait au moins d’améliorer la moyenne.
Je me souviens du vendredi soir à la cantine, quand nous chantions à tue-tête « Vive le vent, vive le vent, vive le vendredi, car demain c’est samedi et on fout l’camp d’ici ».
Je me souviens du ciné-club, « les yeux sans visages », « la Marseillaise », « le caporal épinglé », « la grande illusion », des sorties au petit  théâtre bonbonnière de Douai ; notre comportement n’y était pas toujours exemplaire. , dans le rôle de Don Juan, s’est interrompu, a déclaré qu’il attendait que nos conversations plus importantes que le texte de Molière s’achèvent. Une belle claque pour les futurs enseignants.
Je me souviens des aide-mémoire de Grec et Latin qu’on nous fit acheter sans qu’aucun cours de langue morte ne fût jamais prodigué dans ce vénérable établissement entre 1964 et 1968.
Je me souviens du séjour à Fourmies et Anor, des plongeons dans le lac glacé, sous l’œil impavide (et un peu vide) de Johage, déjà nommé, des après-midi où nous herborisions sous la houlette de Monsieur Gibon, avec un enthousiasme que nous avions du mal à dissimuler.
Je me souviens des mets de choix que nous dégustions à la cantine. La confiture à base d’alginate de sodium nous a laissé un souvenir ému.
Je me souviens du couple mythique Popaul et Miss Doum, les Sartre et  Beauvoir de la rue d’Arras.
Je me souviens de Cazenave, qui faisait chanter son accent du Sud-Ouest dans la salle de sport, et nous lâchait sur le goudron du terrain pour des parties de rugueby endiablées, à la suite desquelles l’infirmière, médusée, voyait venir des cohortes d’amochés.
Je me souviens des petits matins blêmes où un prof de gym sadique nous emmenait faire un « canal » ; nous partions d’un pont pour gagner le suivant, un pont trop loin, invisible dans la brume ; nous traversions et revenions  par l’autre rive en crachant ce qui nous restait de poumon.
Je me souviens des Lagarde et Michard, tant décriés par l’intelligensia, mais qui nous firent découvrir les trésors de notre littérature.
Je me souviens des aventures de Zorro et du sergent Garcia, qui passait sur la première et unique chaîne de l’ORTF, le jeudi soir. Afin d’être bien placés, certains camarades faisaient l’impasse du dessert pourtant succulent du souper, pour se précipiter vers la salle de télé.
Je me souviens de Johnny qu’Antoine voulait mettre en cage à Médrano,  de ses portes du pénitencier devenues pour nous les portes de l’école normale qui  bientôt allaient se refermer. En 1885, 1 million de personnes assistèrent à l’enterrement de Victor Hugo ; en 2017, les funérailles de Johnny ont déplacé une foule aussi nombreuse, plus un président.
Que de progrès accomplis en 150 ans.



Petite rétrospective en images de la journée rassemblées dans cette vidéo :





La fête est finie.




Je remercie bien sincèrement les camarades qui m’ont dit  leur satisfaction pour l’organisation de cette journée.  Mais, avec les moyens modernes, notamment l’annuaire et le courrier électroniques, ce n’était vraiment pas difficile. Certes, il fallait en prendre l’initiative. Ma crainte était que peu de camarades s’engagent, ou que vous ne vous reconnaissiez pas, ou que les souvenirs tardent à poindre. Sur tous ces points, je pense que les présents sont, comme moi,  satisfaits.
Je voudrais associer à nouveau Marc Delmotte qui est partant depuis le début et qui a retrouvé des camarades bien « planqués » Jean Bernard Marlier pour son trombinoscope « comparatif »  et pour le film des événements qu’il est en train de réaliser, et Jean Alain Strady qui m’a remotivé à l’approche du jour « J »
L’an prochain, le banquet des anciens est fixé au dimanche 7 avril.  Ce sera une année sans jubilé. En effet, la promotion qui devait fêter son cinquantenaire, la 65/69, a bénéficié de 2 ans de FP et n’est donc sortie qu’en 1970. Donc, si quelqu’un se sent une âme d’organisateur… Sachez cependant que le Conseil d’Administration de l’amicale a décidé de réserver dorénavant le banquet aux adhérents.

Il me reste à vous donner rendez-vous pour le centenaire en 2068. Vous pouvez compter sur moi pour l’organiser. D’ici là, si vous le voulez bien, à vous de jouer.
Dédé

Didier Serrurier, ancien normalien de Douai, retraité de l'Éducation Nationale, n'en finit pas de créer et produire avec talent

Didier Serrurier, le poète seclinois aux multiples casquettes

Impossible de faire entrer Didier Serrurier dans une case. Retraité de l’Éducation nationale, adjoint PS au maire PC de Seclin (devenue grâce à lui « la petite ville de la chanson française »), créateur du « moving », l’homme vient de publier un recueil de poésie. Inclassable, à son image.La Voix du Nord | 01/04/2016 

Politique, musique, littérature, sport... Didier Serrurier est un touche-à-tout passionné.


   
Fils d’ouvrier, devenu enseignant plus par choix familial que par vocation, il a «  adoré son métier  ». Fondateur du club de karaté, de moving, de capoiera et de yoga de Seclin (le MYCS, dont il est le directeur technique), Didier Serrurier est président de la Fédération française de moving. Adjoint à la culture du maire de Seclin, militant socialiste depuis 30 ans (après s’être cherché, entre maoïsme, trotskisme et Jeunesses communistes) le sexagénaire est fan de musique française, un peu musicien, amoureux des livres et des mots. Côté look ? Le costume, très peu pour lui. L’élu au cheveu rare et à l’œil pétillant lui préfère d’improbables tee-shirts sous une veste en jeans.
Depuis l’âge de 10 ans
«  J’ai toujours écrit, depuis l’âge de dix ans, y compris des poèmes, raconte celui qui a aujourd’hui 64 ans. Un de mes copains m’avait «dénoncé» auprès de mon père, en lui disant que j’écrivais des romans d’amour pendant l’étude…  ». Le retraité d’aujourd’hui se dit qu’il aurait aimé être avocat ou journaliste, mais pour le petit Didier de Templemars, ce fut l’École normale, dès la troisième, «  car les études étaient prises en charge  ».
Très vite, c’est auprès de ceux qu’on appelait alors les « cas sociaux », dans une école de Bondues, que l’instituteur se réalise. Puis en SEGPA, au collège de Seclin. «  Je faisais du théâtre et de la chanson française avec les élèves (…) À dix-douze ans, ma trousse faisait office de micro et j’organisais des concerts dans ma chambre. Maintenant, je le fais en vrai  », rigole cet admirateur d’Eddy Mitchell, qui apprend le piano au centre municipal d’expression musicale (CMEM).
Spectacles, pièces de théâtre, programmation...
Il a monté La Môme chante Piaf, et Eddy Birthday To You sur la scène seclinoise. Et ces dernières années, sous sa houlette, le service culture de Seclin a fait venir moult vedettes, dont Michel Delpech, la Grande Sophie et Kendji, dans le cadre de « Seclin, petite ville de la chanson française ». À chaque fois, Didier Serrurier joue avec délices les M. Loyal.
Il a écrit trois pièces de théâtre, dont Mon petit cornichon rouge, jamais publiées mais souvent jouées dans des collèges et lycées. Retraité depuis six ans, il a aussi deux romans dans ses tiroirs. Mais sa première publication, qui sort ce week-end, c’est… un recueil de poésie (lire ci-dessous). «  Les rimes me viennent toutes seules. Ça peut être quand je fais la vaisselle. Je m’arrête et je note une ou deux phrases… Le poème sur Michel Delpech, je l’ai écrit en une heure après sa mort.  » Ses thèmes de prédilection : les femmes, le sexe, la mort, la nuit, le beau et le moche, Eros et Thanatos. Des poésies en rose et noir, souvent en alexandrins. Mais pas toujours. Inclassable, décidément.

Sur son profil Facebook, Didier Serrurier a réagi à la publication de cet article dans la Voix du Nord :

"En fait, j’ai écrit 3 pièces de théâtre, 2 livres sportifs, 2 recueils de poésie ( à fort tirage pour ce type d’écrits). Actuellement en cours, 2 romans (que je ne finirai sans doute jamais car, si j’en lis énormément - c’est généralement la facilité pour ce genre littéraire et donc plus pour la distraction- ce type d’écrit me semble bien moins vrai que le théâtre avec son unité de lieu et de temps et beaucoup moins profond et artistique que la poésie ), 1 pièce et 1 spectacle pour l’automne, 1 recueil en collaboration avec l’artiste plasticien André Hembert et très gros projet, un livre sport, art et santé sur le Moving, le Gwo Ka et le Fight Moving en collaboration avec Guimbi Gyslaine. Bon, on ne va pas s’ennuyer car pour le projet avec André Hembert, il y a, au delà des œuvres, un gros travail de compo et pour celui sur le Moving, la mise en page avec plus de 100 photos... pas sûr d’être dans les temps. Mais, on verra!"
Didier Serrurier

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